Ce livre est à classer dans la catégorie des beaux livres. Une production soignée, un format à l’italienne, une rédaction aérée et une iconographie variée concourent à en faire un bel objet d’édition.
Le titre est à mon sens un peu trompeur. Certes, il évoque bien les salons depuis 1909, mais ceux qui se tenaient au Grand Palais, c’est à dire jusqu’en 1951, ne font pas l’objet, comme les autres, d’un chapitre par édition. De même, l’année 2009 est évoquée, mais non renseignée car l’ouvrage a été écrit avant qu’il ne débute, afin d’y être lancé.
On y découvre, par la plume des trois auteurs, à quel point les avionneurs français ont été précurseurs dans ce domaine, car dès décembre 1908, les avions occupent une petite surface du XIe Salon de l’automobile, au Grand Palais. Et le 25 septembre 1909, deux mois après l’historique traversée de la Manche, l’aviation a son salon pour elle toute seule. « Quelle folie, quelle audace ! Comment meubleront-ils un bâtiment si immense ? » diront les sceptiques d’alors. On ne peut réprimer un sourire en lisant cette phrase…
Au gré des pages, les salons, les machines volantes et les personnalités se succèdent. Pour ma part, j’y ai découvert un aspect totalement méconnu, l’importance de la décoration de ces premiers salons, orchestrée par André Granet, commissaire général jusqu’en 1959.
1951 marque la transition, avec la XIXe édition qui se tient encore au Grand Palais, et une présentation en vol qui se déroule au Bourget lors de la deuxième semaine. Le pas est franchi, le salon suivant est le premier intégralement organisé au Bourget. Chaque édition fait alors l’objet de six pages, avec un texte portant l’emphase sur les événements importants. On aurait pu croire avec le format à l’italienne à une débauche de photographies en grand format, mais il n’en est rien, en général il n’y en a qu’une par chapitre.
J’ai relevé quelques erreurs ou incohérences dans les illustrations : par exemple la photographie des Ouragan de la « patrouille de France », sous l’égide de la 12e Escadre de Chasse n’a pas été prise en 1951, mais en 1955 (La 12 n’a touché ses premiers MD.450 que fin 1952), ou encore page 119 il ne s’agit aucunement du Microjet, mais du Bede BD-5J (Rappelez-vous, James Bond dans son petit jet !) Il y a également des coquilles sur certains noms anglo-saxons (Avro Vulcan. Messieurs, cessons de le franciser en Vulcain.)
Dans l’ensemble, l’ouvrage est très agréable à lire. Il est bien équilibré (le fait d’avoir trois auteurs sans doute), tant d’un point de vue de l’écriture que des illustrations. Mais si vous cherchez l’encyclopédie de tous les avions présentés aux différents salons, une liste façon « spotter », ce livre n’est pas pour vous. Il aurait pour cela fallu bien plus que les 224 pages de celui-ci.
Jocelyn Leclercq
224 pages, 30,5 x 21 cm, relié cousu + jaquette