Christian Richard, désormais bien connu de l’Aérobibliothèque, présente dans le détail le crash et l’évasion de l’équipage du Hudson NR-X du 220 Squadron à Maillé, dans la Vienne le 2 avril 1941.
Les aventures comme celle décrite dans le livre sont certes nombreuses sur le territoire national, mais il est absolument indispensable de les faire connaître car les acteurs, le plus souvent très discrets, n’apparaissent pas dans les statistiques des historiens comme appartenant aux Forces de la Résistance. Et pourtant !
Parti de St-Eval pour une mission de reconnaissance du Scharnhorst vers Brest, l’appareil, pris dans un orage, perd l’usage des tous ses instruments de navigation et se fait un atterrissage d’urgence en douceur dans la Vienne. L’équipage est sauf, il détruit son IFF et son radar ASV et tente, sans succès, de mettre le feu à l’avion. Il s’ensuit une quête permanente d’accueils auprès de la population qui réussit à leur faire traverser la Ligne de démarcation vers une France « semi-libre » de Vichy qui les internera à Marseille ! Itinéraire, somme toute, assez banal à première vue.
De Marseille au détachement W en passant par St Hyppolyte, on découvre parmi les « prisonniers » un fameux agent très spécial du SOE : Patrick O’Leary, un médecin belge qui a rejoint l’Angleterre à bord du Rhin, devenu HMS Fidelity avec notamment J.L. Cartigny. L’organisation des « prisonniers », toute orientée vers l’évasion, est décrite avec le plus grand soin et l’on verra comment les uns après les autres les membres de l’équipage du Hudson retrouvent la liberté.
Tous les « helpers » complices de ces évasions sont décrits avec une précision très attachante. Le devenir de l’équipage est aussi détaillé et l’on apprend notamment que le commandant de bord, devenu pilote de chasse, est abattu aux commandes de son Mustang sur le front de Normandie, près de Caen, alors qu’il servait au 65 Squadron. Fait prisonnier une nouvelle fois, il s’évade à nouveau et rejoint les Alliés.
Un livre passionnant, une bien belle histoire, bien racontée, facile à lire et qui montre combien des Français n’étaient pas tous aussi veules qu’on se complaît parfois à les décrire.
Philippe Bauduin
216 pages, 16,5 x 24 cm, broché
cahier photo 32 pages