Avec François Robinard et Jacques Clémentine, Philippe Trombetta avait publié, déjà chez Heimdal, 50 aérodromes pour une victoire. Ce premier ouvrage, comme il l’explique dans son avant-propos, est en quelque sorte à l’origine de ce livre, le premier d’une série consacré aux groupes de chasse basés sur le territoire normand.
Le titre borne parfaitement le contenu du livre :
– la période : la bataille de Normandie, soit de début juin à fin août 1944
– le lieu : la Normandie, bien sûr
– le sujet : le 404th Fighter Group de la 9th Air Force américaine. Et l’auteur respecte bien cette trilogie, sans s’égarer.
Bien évidemment, Philippe Trombetta suit l’ordre chronologique pour raconter les faits de guerre des aviateurs du 404th Fighter Group. Il semble s’être appuyé sur un historique officiel, et cela se sent. Entendons par là que le récit n’aborde le sujet que du seul point de vue américain : il n’y a qu’une seule fois où l’auteur ose contredire la version officielle US. Il aurait été intéressant de tenter d’identifier les opposants de la Luftwaffe, d’essayer de faire correspondre revendications de victoires et pertes réelles. De même, pour la précision historique, l’identité du B-24 Liberator ayant largué par erreur un stick de bombes sur le terrain A5, à tout le moins son unité, aurait élevé le niveau de recherche d’un cran. Là où d’autres auteurs n’hésitent pas à mettre en doute les résultats des attaques à la roquette anti-char tellement vantées depuis lors, ici toutes les attaques à la bombe et à la mitrailleuse 12,7 ont réussi et détruit des centaines de blindés allemands…
L’annexe 1 sur les P-47 du 404th FG parait complète. L’annexe 3 sur les victoires aériennes aurait gagné à contenir une indication géographique en plus, et comme indiqué plus haut, un début de matching avec les opposants allemands. De même, l’annexe 4 au sujet des pertes aurait encore plus mérité un complément de détails : outre un simple nom de famille, grade et prénoms des aviateurs manquants, localisations pour celles qui sont connues, identité des appareils perdus, auraient été bienvenus.
Enfin, une carte de la Normandie, avec la position de l’aérodrome A5, et les principaux lieux cités dans le texte, (principaux succès, revendications de victoires, pertes…) aurait apporté une meilleure compréhension du sujet pour le lectorat.
Hormis ces points d’amélioration aux yeux d’un lecteur exigeant, l’ouvrage est globalement très agréable à lire, et très précis dans la relation des événements de l’été 1944. L’iconographie est principalement tirée des archives américaines (NARA) et du site wikton.net. Elle est agrémentée de profils couleurs de Thunderbolt ou de matériels roulants, et de photos couleurs d’artefacts provenant de collections privées.
Cet ouvrage sur le 404th Fighter Group est le premier d’une série ; suivez ces espaces pour le second opus qui traitera du 362nd Fighter Group.
Jocelyn Leclercq
80 pages, 23 x 31 cm, relié
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Heimdal
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Heimdal
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