Coup de cœur 2012 |
L’auteur, François Robinard, parachutiste, pilote de Potez 60, président d’aéroclub, organisateur de meeting aériens internationaux, notamment sur B 7 (Martragny) et B 17 (Carpiquet) au cours desquels il a pu rencontrer des As comme Johnnie Johnson, Pierre Clostermann, Jacques Remlinger, Raymond Lallemant ou des plus modestes comme Denys Boudard, est un « fondu » d’aviation. Il est aussi un expert reconnu en maquettisme. Normand, nul autre que lui était mieux à même de relater l’histoire de ces cinquante aérodromes qui se sont établis au fil de l’avancée de la ligne de front, souvent sous le feu de l’ennemi, avec une emprise de plus de 10% des territoires conquis !
Si l’on reconnaît, à juste titre, que Patton est le vainqueur de la Bataille de Normandie, il faut bien admettre que c’est l’aviation des Alliés avec ses aérodromes de proximité qui a permis ce succès. Le grand intérêt de ce livre est de relater comment ils ont été mis en place dans des conditions particulièrement hostiles, avec une programmation qui laisse pantois les inconditionnels du tout informatique.
Aucun des détails des matériels de Génie n’échappe à la perspicacité de l’auteur. Et si, dans le temps, on s’aperçoit que l’un des ennemis les plus redoutables pour les moteurs d’avion est la poussière, il y est apporté remède.
Après cette évocation assez terre-à-terre, c’est la noria des aéronefs — ils sont des milliers qui tournent dans le ciel — qui donne tout l’intérêt à cet ouvrage. Tous les Groups et Squadrons qui combattirent sur ces pistes sont cités. Les spécialistes de héraldique et du nose art, seront émerveillés par la qualité des images couleur qui sont présentées dans ce livre. Ces dessins rivalisent en perfection avec les profils couleur et les silhouettes des avions. Les images, nombreuses et de qualité, associées aux anecdotes et témoignages, révèlent ce qui était alors la vie — dont je fus l’un des témoins — sur ces plateformes. Les cartes qui accompagnent les caractéristiques détaillées des aérodromes sont remarquables.
Le livre de François Robinard, parfaitement imprimé, est un beau livre. S’il est avant tout destiné aux passionnés d’histoire de l’aéronautique militaire, les maquettistes, les héraldistes et autres collectionneurs de militaria apprécieront sa présence dans leur bibliothèque. Pour un livre de référence de cette qualité, l’absence d’un index est regrettable ; c’est un peu dommage. Mais c’est le seul reproche que nous ayons à formuler.
Philippe Bauduin
336 pages, 21,5 x 30 cm, relié
Coup de cœur 2012 de l’Aérobibliothèque