Ouvrage épuisé
Pour nous faire partager les exploits des pionniers de l’Aéropostale, transportant coûte que coûte le courrier de Toulouse à Santiago du Chili, Philippe Nessmann choisit l’histoire d’Henri Guillaumet, l’un des plus célèbres d’entre eux. Ce roman, où les personnages historiques retrouvent vie à bonheur, commence à Bouy, en Champagne, pays natal du vaillant pilote. Il y vole pour la première fois en 1916, à bord d’un Voisin militaire. Sa grande curiosité pour les avions, et son attirance pour le vol, ne faibliront plus.
En juin 1925, il gagne à l’arraché la course aéronautique “Military Zenith” où ses qualités exceptionnelles et son endurance viennent à bout de toutes les difficultés. En 1926, à l’âge de 23 ans, il entre à La ligne Latécoère, devenue un an plus tard Compagnie Générale Aéropostale, et relie Toulouse à Casablanca puis à Dakar. Mermoz, Saint-Exupéry, Reine, sont ses compagnons de vol et amis. Il commence avec eux à écrire la légende de l’Aéropostale, défiant de jour, et bientôt de nuit, les côtes ouest africaines et leurs terribles Touaregs.
En 1929, Didier Daurat, son chef d’exploitation à poigne, lui offre une promotion en Amérique du sud. Il le charge de l’ultime tronçon de la ligne, le plus dangereux, de Buenos-Aires à Santiago du Chili, via Mendoza, exigeant de survoler chaque semaine la redoutable Cordillère des Andes. Tout va bien pendant un an, jusqu’en juin 1930 où la montagne se refuse à l’aviateur, malgré les 450 chevaux du moteur Lorraine de son Potez 25, avec lequel il l’a déjà passée plus de 90 fois. Obligé à un atterrissage forcé dans une tempête de neige, près de la Lagune du Diamant, son avion capote. Il ne doit sa survie qu’à sa phénoménale volonté lui permettant de franchir à pied, dans la neige et le froid glacial, cols et barrières rocheuses, vers son salut et la plaine d’Argentine, cinquante kilomètres plus loin, complètement épuisé.
Le romancier se mêle à cette épopée et nous livre le combat, les pensées et les sensations du pilote contre les éléments déchaînés, et aussi les angoisses de Saint-Ex et de Delay, chargés des recherches infructueuses. L’épouse de Guillaumet, sa Noëlle adorée, qui lui fut, au moins par la pensée, d’un précieux secours, est très présente dans ce récit, ainsi que Didier Daurat, dévoilant, à cette occasion, toute son humanité.
« Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait… » confiait Guillaumet à son ami Antoine de Saint-Exupéry, après qu’ils se soient retrouvés et étreints en larmes de joie.
À l’assaut du ciel plaira à tous les amoureux d’aviation pour qui l’aventure de l’Aéropostale, pourtant cent fois écrite, retrouvera sa passionnante vérité historique et émotionnelle au travers de belles lignes, pleines de sensibilité. Un carnet documentaire central retrace, en images, les grandes dates de cette épopée.
Richard Feeser
168 pages, 14 x 19 cm, couverture souple