Il arrive ! Il est bientôt là. D’ailleurs, il y a quelques jours, le premier appareil arborant les couleurs de l’armée de l’Air a été dévoilé par le constructeur. « Il », c’est l’Airbus A400M, l’avion le plus attendu des forces françaises tant il est difficile de faire la guerre loin de la métropole sans une logistique puissante.
La carrière des Transall, à bout de souffle après 40 ans de très bons et très loyaux services, touche à sa fin et de nombreux avions ont déjà pris le chemin du parc à ferraille et du musée. Les C-130 font ce qu’ils peuvent mais ne sont pas assez nombreux. Ce déficit en matière de transport aérien n’est pas une nouveauté ; cela fait une bonne vingtaine d’année qu’il est devenu sensible, d’où le recours à la location d’avions cargo lourds, souvent venus des pays de l’Est, lorsqu’il est nécessaire de déplacer rapidement du matériel lourd ou en grande quantité.
L’A400M est donc particulièrement attendu pour redonner à l’armée de l’Air capacité et autonomie pour la projection de ses forces. Car comme tout programme ambitieux (et celui-ci l’est particulièrement), le programme de l’Airbus militaire a subi de nombreux retards, obligeant de nombreux Transall à jouer les prolongations pour faire la jonction. Encore quelques mois, donc, et les choses vont peut-être changer.
L’A400M n’est pas encore en service. Il achève son programme d’essais en vol et de certification, mais fait déjà l’objet d’un joli livre imposant et très illustré. Publier un ouvrage sur un aéronef dont l’histoire ne fait que commencer est un exercice délicat tant il est facile de tomber dans le piège de la « plaquette publicitaire ». En regardant rapidement les illustrations de cet album, on aurait pu penser que les éditions Privat étaient tombées dans ce travers : la majeure partie des photos du livre proviennent du service de communication du constructeur, et on les imagine sélectionnées pour ne montrer que ce que ce constructeur veut bien montrer. Il est vrai que certaines sont somptueuses (celle des pages 74-75 ou 98-99 sont de celles qu’on rêve de faire soi-même), mais on reste frustré : on aurait aimé que le A400M dévoile davantage son intimité, en particulier sa soute qu’on imagine immense, ou son cockpit qu’on aurait aimé voir plus habité et en action.
Oui mais. Ce livre est signé Pierre Sparaco, et en termes de littérature aéronautique, la signature est importante. L’auteur, dont la réputation n’est plus à faire, et qui a suivi l’aventure Airbus depuis ses origines (il est d’ailleurs l’auteur du livre de référence sur le sujet) connaît parfaitement le dossier. Et donc ce livre se distingue de la « brochure publicitaire de commande » par son texte, important et documenté. Les origines du programme, ses atermoiements et ses avanies, mais aussi le détail de ses ambitions… l’auteur nous livre les clefs pour comprendre les enjeux de ce programme d’une importance majeure, non seulement pour les forces aériennes clientes, mais aussi pour l’industrie aéronautique européenne.
En faisant le tour d’horizon du programme A400M à l’aube de sa mise en service, cet ouvrage fixe les points essentiels d’une histoire qui fera à nouveau les gros titres dans quelques mois, lorsque les premiers avions seront livrés à leurs utilisateurs respectifs, et il ne sera pas inutile alors de se référer à A400M, une saga européenne pour mieux apprécier ce qu’il se dira alors.
Frédéric Marsaly
144 pages, 24 x 30 cm, relié
120 photos inédites
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Privat
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Privat
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