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Adler, l’aigle à deux têtes [3/3]

Le choix du moi
Buendia & Andrieu

« Je ne sais plus ce que je souhaite, moi ! Redevenir le fils d’une merde !! Ou rester dans le corps de ce monstre ?!! » James, pilote de B-17 libéral et idéaliste, est devenu Hans, pilote de Fw 190 nazi convaincu. Il tente de réparer les dégâts que celui-ci a causés et se retrouve face à cette alternative : tenter de redevenir lui-même, lutter pour ses idées et vivre une vie qu’il n’aimait guère, ou choisir d’être Hans à jamais, lutter pour l’Axe mais rester près de celle qui a réveillé son affection ? Dans tous les cas, il lui faut partir sur les traces de Sailosi, jadis compagnon du père de Hans dans les tranchées, qui semble lié à cet échange de corps…

Le troisième Adler poursuit sur la lancée du deuxième, avec un texte parfois un peu dense et beaucoup de réflexions du personnage central. Il faut également noter une ellipse brutale en plein milieu de l’album : quatre cases suffisent pour passer des Pyrénées à l’Australie et, entre la dernière case de la p.37 et la première de la p.38, un vénérable Junkers W 33 franchit au bas mot4000 km d’un coup d’aile ! Ces détails mis à part, le scénario introspectif est plutôt bien fait et les différents dilemmes du héros sont résolus l’un après l’autre avec des bonheurs divers.

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Il était inévitable que James et Hans se retrouvent un jour. La scène est donc présente dans les deux albums, avec des styles bien différents.

La réunion des deux séries dans les dernières planches se traduit par une double narration de la même scène, avec un point de vue différent entre Eagle et Adler ; celle-ci est un peu verbeuse, mais elle répond largement aux questions jusque là laissées en suspens, permettant aux 3+3 tomes de former un tout cohérent. Buendia et Wallace ont cependant évité la conclusion absolue et se sont ménagé une ouverture vers un deuxième cycle, qui devrait paraître ultérieurement.

Aux pinceaux, Damien Andrieu réalise toujours un travail soigné, assez dynamique malgré une composition parfois un peu serrée — sans doute due à l’abondance du texte. Expressif et propre, le trait est efficacement souligné par une mise en couleurs claire et efficace qui évolue d’une séquence à l’autre pour mieux marquer les transitions.

Le résultat est un album agréable bien qu’un peu dense, qui conclut avec succès la partie allemande du premier cycle de L’aigle à deux têtes. En attendant de voir où nous mènera la suite annoncée, les six tomes parus forment un ensemble complet, à même de séduire les amateurs d’aventures fantastiques dans un univers historique.

Franck Mée


48 pages, 24 x 32 cm, relié
0,600 kg

Les albums de la collection « L’aigle à deux têtes »

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Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr

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Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr

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