À la fin des années 1930, pour qualifier ses bombardiers légers ou lourds, l’USAAC n’utilise dans sa nomenclature qu’une seule désignation : le « B », pour Bomber. L’Air Corps admet cependant que les appareils chargés des missions d’assaut, répertoriés dans son grand inventaire par la lettre « A » (Attack), peuvent également emporter des bombes.
Alors que le risque de conflit se précise, la frontière entre les deux catégories a tendance à s’atténuer. C’est finalement de cette confusion des genres que naîtra le bombardier moyen ou « Medium ». Mais, en disposer est une chose, savoir comment les utiliser en est une autre. De fait, à la fin 1941, l’USAAF n’a pas de doctrine sérieuse pour ses « Medium », tant elle est tiraillée entre la « Mafia des lourds », qui ne pense qu’en termes de raids stratégiques, et les tenants du bombardement en piqué, destiné à être directement engagé dans la bataille terrestre. Coincé entre ces deux écoles, qui ont vu leur magistère renforcé par l’analyse erronée que chacune a pu faire des affrontements européens, il n’y a alors quasiment aucun espace pour des bombardiers « classiques ». Les bimoteurs ne semblent guère réunir d’autres suffrages que ceux des comptables du Département du Trésor, qui y voient un moyen de produire en masse et pour pas cher. Et comme c’est celui qui tient les cordons de la bourse qui a toujours raison…
À l’heure des bilans, les comptes seront vite faits : Les A-20 Havoc, B-25 Mitchell, B-26 Marauder et A-26 Invader ayant opéré en Europe et en Méditerranée ont pris une part significative dans le succès des Alliés. Ils sont ainsi entrés dans le cercle restreint des machines de guerre parmi les plus redoutables du siècle dernier. Leur histoire, souvent négligée, pour ne pas dire méconnue, mérite donc d’être étudiée dans ce nouveau hors-série de Guy Julien, comme toujours massivement illustrés !
Communiqué de l’éditeur
116 pages A4, dos carré