Après les premiers mois de succès de l’aviation embarquée de la Marine impériale japonaise, qui impose sa loi dans l’océan Pacifique et même jusque dans l’océan Indien, le « trio infernal » de la Flotte combinée de l’amiral Yamamoto, composé du bombardier-torpilleur Nakajima B5N2 Kate, du bombardier en piqué Aichi D3A1 Val et du chasseur Mitsubishi A6M2 Zero, est confronté pour la première fois à un coup d’arrêt lors de la bataille de la mer de Corail.
La disparition d’un premier porte-avions (le Shōhō), les lourdes pertes en avions (69 appareils) et en pilotes (90 navigants expérimentés), même si elles se soldent par une victoire tactique, actent une défaite stratégique interdisant la prise de Port Moresby. Le désastre qui suit à Midway, véritable hécatombe dont la Flotte combinée ne se relèvera jamais, confirme les limites des trois avions qui ont jusqu’ici constitué son fer de lance, même si les succès encore enregistrés quelques mois plus tard durant les batailles des Salomon Orientales et des îles Santa Cruz font office de trompe l’œil. Alors que la destruction de ses grands porte-avions oblige la plupart des Val, Kate et Zero à opérer à terre, l’amélioration des appareils existants ou l’introduction de nouvelles versions ne parviennent pas à dissimuler la vétusté désormais patente du « trio infernal » face aux chasseurs américains de nouvelle génération.
La guerre d’attrition qui débute à Guadalcanal, se poursuit à Rabaul pour se terminer aux Philippines prèleve quotidiennement son lot de machines et de pilotes. Des successeurs sont bien mis à l’étude par la Marine impériale, mais trop tard, si bien que les derniers modèles de B5N2, D3A2 et Zero combattront finalement jusqu’au bout dans une lutte sans espoir qui trouvera sa conclusion finale avec les kamikazes…
Communiqué de l’éditeur