Jean-Emmanuel Terrier travaille au Musée de l’Air et de l’Espace, et la proximité quotidienne de l’aéroport lui est vite apparue comme celle d’un endroit hors normes. C’est ainsi qu’est née chez lui l’idée de ce livre. Une idée toute naturelle, dit-il, car comme historien il avait déjà eu l’occasion d’écrire un ouvrage sur un autre sujet particulier, le chemin de fer de petite ceinture de Paris.
Mais Le Bourget, c’est différent… À un jet de pierre de Paris, la profondeur temporelle d’un siècle conduit du premier « port aérien » au premier aéroport européen en termes de trafic d’affaires, et au siège du plus grand salon aéronautique mondial. Sans oublier la présence maintenant historique d’un autre lieu extraordinaire en lui-même avec un grand musée aéronautique, de réputation mondiale.
Le livre s’ouvre sur les traditionnelles préfaces des grands acteurs concernés. Le GAA (2S) Abrial, président du Conseil d’Administration du MAE, Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île de France, Patrick Gandil, DGAC, Augustin de Romanet, PDg du groupe ADP, et Alain Rolland, président de l’Association des Amis du Musée de l’Air nous livrent tour à tour leur vision de cette plateforme aéronautique.
Mais l’émerveillement, en ouvrant le livre, est bien celui de sa superbe iconographie : les images, aussi belles que nombreuses, montrent bien ce que fut le Bourget : les temps héroïques, l’activité autour des grands hangars Lossier, l’animation dans l’aérogare quand elle était en service… En fait, Jean-Emmanuel Terrier nous offre une véritable visite chronologique. Elle est parfois ralentie par des blessures, des crises, un peu comme une histoire humaine, tant il est vrai que depuis le projet « Aéropolis » de 1910, le chemin a été long et complexe. Mais c’est une bien belle histoire, qui a connu ses moments de grâce. Qui n’aurait voulu regarder les grandes ailes des Farman Goliath s’envoler pour Londres… Qui n’a jamais rêvé de voir arriver les DC-7 et les Constellation d’un transport aérien en pleine croissance….
Les aspects techniques n’ont pas été oubliés, avec l’évolution de l’infrastructure et de la fréquentation, et même un petit chapitre sur l’histoire du contrôle aérien. Bon… On pourra penser que le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, ou le Musée (qui ne bénéficie que de 6 pages) auraient mérité un traitement plus consistant. Cependant, la cohérence du sujet n’en souffre pas vraiment ; l’auteur a réussi à loger dans ses pages un volume d’informations très significatif. On peut d’ailleurs noter avec plaisir qu’il n’omet pas de citer ses sources, car cet ouvrage doit aussi sa richesse à des fonds d’archives souvent méconnus.
Naturellement réalisé en collaboration avec le Musée de l‘Air et de l’Espace, l’ouvrage se termine sur une postface de sa directrice générale. Anne-Catherine Robert-Hauglustaine nous y parle du nouveau visage de l’aérogare Labro après les récents travaux, situant ainsi son musée dans la perspective d’un nouveau siècle de préservation pour le plus riche patrimoine aéronautique au Monde.
Philippe Boulay
160 pages, 22,7 x 27,6 cm, relié
1,000 kg
Avec l’aimable autorisation des éditions
© Amarena
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