Aéropostale. Décidément voilà un nom qui attire et qui fait rêver… quatre-vingt-dix après la liquidation de la célèbre compagnie. Historiens, artistes, biographes… est impressionnante la kyrielle d’ouvrages qu’ils ont consacré aux Lignes Latécoère et la Compagnie générale aéropostale. Alors, celui-ci, un de plus ? Pas tout à fait. Vivi Navarro, carnettiste, photographe, artiste peintre, nous propose un ouvrage qui est du registre du livre d’art. Mêlant diverses techniques graphiques, crayon, encre, aquarelle, gouache, infographie, collages, pour un résultat d’une réelle élégance.
Le livre commence comme une sorte de carnet d’un voyage qui démarre de l’île de Gorée, puis à Dakar et Saint-Louis du Sénégal avec l’évocation de la Maison des esclaves, de lieux variés et de rencontres avec des autochtones. De fil en aiguille, Vivi Navarro s’empare de l’histoire de « la Ligne », évoquant appareils et hommes. Graphiquement, le livre est tout bonnement splendide. Mais il n’est pas réduit à un simple album graphique ; Vivi Navarro narre, évoque, raconte… avec une écriture fort plaisante. Nous changeant de l’aridité des livres historiques, celui-ci nous incline à la rêverie.
Le livre est imprimé sur un papier mat très épais, avec une excellente qualité d’impression. En matière de façonnage, c’est du très beau travail, avec une couverture d’une épaisseur conséquente qui va conférer à Aéropostale, de Saint-Louis du Sénégal au Cap Juby robustesse et longévité. Certes, le titre « Aéropostale » est un peu accrocheur et le contenu n’est guère documentaire. Il n’empêche : voilà qui enrichira avec une petite touche d’élégance et de poésie une bibliothèque aéronautique.
Philippe Ballarini
196 pages, 22 x 22 cm, relié
0,815 kg
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Magellan