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AEROSPATIALE GAZELLE

Fabrice Saint-Arroman

Après le Super Frelon, l’Alouette III et le Puma, ce dernier du même auteur, Lela presse nous propose avec cet ouvrage sa quatrième monographie d’un hélicoptère français. Elle était attendue : des Gazelle parcourent presque tous les cieux du Monde depuis cinq décennies. Conçu dans le cadre d’un accord de coopération militaire franco-britannique, le SA 341, puis son évolution remotorisée, le SA 342, ont connu une carrière « institutionnelle » très honorable dans une quarantaine de pays. Et puis il y a le plus gros utilisateur du type… L’ALAT en a fait son principal outil de combat pendant une trentaine d’années et l’a longtemps utilisé pour la formation de ses pilotes. Aujourd’hui, de nombreux SA 342 sont encore en service dans ses Régiments d’Hélicoptères de Combat, où ils ne déméritent pas. Et la Gazelle y est toujours appréciée. Une machine de pilote, et aussi une machine de mécanicien ; c’est ce que l’on entend dans les hangars des RHC…

Après un chapitre fourni sur l’historique industriel du type, -programme, commercialisation, données techniques-, l’auteur nous gratifie de 135 pages consacrées à l’historique de la Gazelle dans ALAT. Presque un livre dans le livre, en fait. L’on y découvre toutes les unités concernées, et l’on y constate que cet appareil aura été de tous les engagements de la France depuis la fin des années soixante-dix. Fabrice Saint-Arroman nous relate aussi les opérations extérieures, et enrichit sa narration de récits, du pur vécu… Le tout agrémenté de belles images, incluant les nombreux « patches », désormais de tradition dans la plus jeune arme de l’Armée de Terre, et sans oublier les beaux profils de Franck Fischer et les listes de flotte, bien entendu. Bon… Histoire de reprocher quelque chose, le puriste pourrait peut-être regretter le faible volume de la partie consacrée à l’Afghanistan. Mais l’ensemble reste remarquable.

Ensuite, sont abordés les différents clients institutionnels étrangers dont l’historique est souvent décrit de manière très détaillée. Les 43 pages du chapitre britannique fourmillent d’informations largement méconnues, mais à cet égard, il faut signaler les pages sur les Gazelle balkaniques, qui constituent un article exemplaire. Le sujet était difficile… Et n’avait jamais été abordé sérieusement.

Il y a eu assez peu de Gazelle civiles, mais l’auteur n’oublie pas d’en parler, sur une quinzaine de pages. Et il évoque l’emploi « de seconde main » d’un certain nombre de machines par les « contractors » comme DAG ou Wagner. Là encore on reste un peu sur sa faim, mais connaissant la grande « discrétion » qui entoure l’activité de ces sociétés militaires privées, on ne lui en tiendra évidemment pas rigueur.

Avant de bifurquer vers les avions, Fabrice Saint-Arroman a d’abord été un « Gazellon », comme ses camarades, pour faire pousser ses ailes et ses griffes de pilote de combat. Il connaît bien la machine et veut la faire connaître. Eh bien c’est réussi, et avec la manière ; on referme son livre avec une pointe de regret. Quant à ceux qui pourraient prétendre n’avoir rien appris dans ses pages… Sans nul doute, ils seront rares.

Philippe Boulay


– 328 pages, format 21×29.7 cm, relié couverture cartonnée.
– 790 photos, 18 profils couleur.
– 1,435 kg

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ISBN 978-2-37468-049-1

65 €