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Affaires d’honneur

La prise de pouvoir par les fascistes français en huit jours de mai 1940
Pierre Grenet

L’histoire, on le sait, est toujours écrite par les vainqueurs. L’ouvrage de Pierre Grenet, qui n’est autre que le neveu homonyme du commandant Pierre Grenet, mort en service commandé à bord du Breguet 693 N°28 du GB* II/54 le 18 mai 1940 lors de la Campagne de France, s’appuie sur l’analyse de son oncle pour décrire les raisons de la défaite de 1940. Après le décès de son père, Pierre Grenet décide de plonger dans les archives pour mener sa propre enquête sur les circonstances du décès du pilote et sur sa famille.

Ses recherches l’entraînent au Service Historique des Armées, aux différents services d’état-civil des mairies, lui permettant ainsi de retrouver le neveu du témoin de mariage, lequel a conservé un cahier intime du commandant Grenet. Dans ce mémorandum, le pilote a consigné toute l’expérience qu’il a acquise dans ses différentes affectations, notamment sa situation personnelle comme officier d’État-major, ses interrogations sur les dissensions dans l’armée entre partisans du Front populaire et les officiers proches de l’extrême-droite.

Dès lors, il suffit de scruter les éléments composant la première de couverture de l’ouvrage pour trouver, selon l’auteur, les responsables des événements chaotiques qui ont abouti à la débâcle de 1940. On y trouve pêle-mêle, en dehors de la médaille frappée Feriam sidera, décoration obtenue par le commandant Grenet pour avoir remporté la coupe Military Zénith de 1932, du profil d’un Breguet 693 et de la Croix de Lorraine (inexistante à l’époque des faits), les causes sont clairement affichées sous la forme des insignes de l’association des Croix-de-feu et de son successeur, le PSF*, l’Étoile rouge du communisme, la Francisque dupliquée en haut et en bas, une pucelle de Panzer Division (vraisemblablement celle de Guderian) surmontée d’une croix gammée ainsi qu’une Croix de fer allemandes. Sur la couverture, on découvre également une Étoile de David et une tasse frappée du « N » de Napoléon, destinées à régler les comptes intrafamiliaux.

J’aurais pourtant bien aimé y trouver la pucelle de l’escargot attribué à la SAL1, celle de la guêpe de la SAL 28 dont les traditions ont été reprises par le GB II/54. Ces Affaires d’honneur (pourquoi ce titre ?), au sujet de La Prise de pouvoir par les fascistes français en huit jours de mai 1940 sont en fait une interprétation parmi tant d’autres d’un fragment de l’histoire de France qui a vu liquider Marianne, troisième du nom, au profit de l’État français de Vichy. M’étant nourrie des archives conservées au Service Historique de la Défense, j’éviterai bien évidemment d’émettre une quelconque opinion sur le sujet…

Corinne Micelli


200 pages, 14 x 20 cm, couverture souple
0,290 kg


* GBA : Groupe de Bombardement et d’Assaut
* PSF : Parti Social Français

En bref

Le Publieur

ISBN 978-2-35061-089-4

19,00 €