Le titre de cette série évoquerait davantage les blindés et l’artillerie que l’aéronautique. Néanmoins, de la même manière que dans la précédente collection, L’armée de l’ombre, les avions sont loin d’être absents. D’ailleurs, ce premier album s’ouvre sur deux Hawker Hurricane et un Messerschmitt Bf 109. Apparaîtront plus tard Junkers Ju 52 et Ju 87 « Stuka », Fieseler Fi 156 « Storch », Messerschmitt Bf 110, Gloster « Gladiator », Heinkel He 111… Les avions sont présents dans plus du tiers des planches de ce volume 1, ce qui justifie amplement sa présence dans nos pages.
La série L’armée de l’ombre se déroulait en Russie pendant l’opération Barbarossa. Radical changement de décor que le titre Afrikakorps laisse facilement deviner : quelque part en Libye, entre Tripolitaine et Cyrénaïque. Comme dans la série précédente, il ne faudra pas s’attendre à de l’incertitude et du suspens : le scénario est extrêmement bien documenté et colle au grain de sable près à la réalité historique qu’il illustre — au sens propre comme au figuré. Une fois encore, Olivier Speltens nous fait vivre une campagne « de l’intérieur », par le biais du Leutnant Joachim von Richter qui, s’il n’est pas ouvertement antinazi, ne manifeste guère de sympathie pour le parti à la croix gammée — ce qui ne l’empêche pas d’être un ardent combattant de la Wehrmacht. Il sera donc le fil rouge de ces trois tomes qui, apparemment, couvriront toute la période de l’existence du DAK, le Deutsches Afrika Korps.
Le Leutnant Joachim von Richter récupère le Flight Officer William Maine
dont le Hawker Hurricane vient de se faire abattre par Hans-Joachim Marseille.*
Pas de dégoulinures d’hémoglobine, ce n’est pas le style de Speltens. Le matériel, qu’il soit terrestre ou aérien, tient évidemment beaucoup de place dans une campagne militaire très mécanisée. Mais la guerre est avant tout une affaire d’humains, et cet aspect est une fois encore très développé dans cet album. Ce volume 1, Battleaxe, s’ouvre sur une victoire aérienne de Hans-Joachim Marseille (excusez du peu !) et nous mène d’un coin de Tripolitaine à la frontière du fief britannique qu’est l’Égypte du roi Farouk.
Alors que souvent les auteurs ont tendance à résumer l’histoire de l’Afrika Korps à des affaires de Panzer, Olivier Speltens ne manque pas de faire largement figurer l’aviation, laquelle joua effectivement un rôle majeur sur ce théâtre d’opérations. Pour le reste, c’est de la bande dessinée de haute volée, tout à fait dans la veine de la collection précédente : scénario bien construit et rythmé, dessin convaincant, mise en couleur sur mesure… L’auteur-dessinateur a su s’entourer et se documenter ; et outre deux pages de texte explicatif en préambule, il nous propose en fin d’ouvrage une carte qui est bienvenue.
Philippe Ballarini
*Le Leutnant Joachim von Richter et le Flight Officer William Maine sont des personnages imaginaires et cette victoire du Leutnant Marseille est fictive.
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
0,600 kg
Les albums de la série Afrikakorps
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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