Du raid sur Tokyo aux opérations des avions français au Tchad, l’aviation a grandement participé à faire évoluer le sort des armes au cours des conflits du XXIe siècle, parfois de façon inattendue, spectaculaire ou clandestine. Mais elle a aussi été porteuse d’espoir pour des populations en danger. C’est ce que raconte Philippe Boscardin dans son nouveau livre.
Pour illustrer ce postulat, il s’est emparé de neuf faits historiques parfaitement en lien avec ce propos. Les dessous du raid de Doolittle contre Tokyo, les opérations franco-anglaises contre Suez, les raids de la CIA à Cuba et au Laos, la guerre du Football au Honduras. Des histoires connues ? Oui, dans leurs grandes lignes bien souvent mais dans le détail, lorsqu’on ne s’intéresse qu’aux seuls faits aériens, beaucoup de rebondissements opérationnels ou politiques se retrouvent masqués et prendre un peu de recul permet de mieux voir comment les différents évènements s’agencent.
Les avions n’ont pas seulement servis à porter des bombes, ils ont aussi joués un rôle essentiel (et ils le tiennent toujours) dans certaines grandes crises humanitaires. Ainsi le blocus de Berlin ou la crise au Biafra ont permis à des pilotes de sauver un nombre incroyables de vie en prenant parfois des risques énormes.
Ces neufs histoires – qui ne sont pas vraiment des récits d’aventures – détaillent les contextes de ces évènements et relatent leur déroulement précis. Histoire d’alléger le propos, l’auteur s’est même aventuré à conter plus en détail certaines missions précises qui éclairent souvent les enjeux de ces opérations. Le style est précis, la documentation sérieuse – elle fait même l’objet d’une annexe – et l’éditeur a pris soin d’illustrer l’ensemble avec des cartes et des images parfois rares.
L’intérêt de ces récits n’est pas de transmettre une émotion comme l’aurait fait un romancier. Ici, Philippe Boscardin se rapproche du journaliste ou de l’historien pour raconter des grands moments de l’histoire aéronautiques de façon synthétique et abordable. Une bonne et saine lecture, donc.
F. Marsaly
PS : L’ouvrage est disponible en version imprimée mais aussi sous forme numérique. Les droits d’auteur sont reversés à la SSNAM.
306 pages, format 14,5×21 cm, couverture souple, 650 g