Après un premier tome (Opération Desoto) centré sur la présentation des héros-rivaux et leur départ pour le Vietnam, voici Sarabande au Tonkin, deuxième volume de Air Forces Vietnam. Plus historique que le premier tome, cet ouvrage suit fidèlement le déclenchement de la « vraie » guerre, à partir de l’accrochage du Maddox et bien évidemment de sa suite, l’opération Pierce Arrow.
On retrouve le dessin très réussi de Julien Lepelletier, alias Cash, avec des ambiances marquées par différentes palettes de couleurs et souvent des tons pastels assez agréables. La mise en page dynamique inclut régulièrement des vignettes dans un plan plus large, offrant une vue générale de l’action, et certaines cases « ouvertes » facilitent la circulation du regard. On retrouve également des personnages assez peu expressifs, petit défaut courant chez les illustrateurs, mais ce point s’est amélioré par rapport au premier volume et n’est plus vraiment gênant (même si les dessinateurs spécialisés en BD font toujours mieux).
Le scénario de Wallace est également plus soigné, plus réaliste peut-être, laissant un peu de côté les scènes de rivalité entre la bande du gentil héros et celle du vilain blond au profit d’une action militaire plus documentée. Bien sûr, on reste loin de l’ambiguïté humaine du narrateur de Bombroad : dans Air Forces Vietnam, le héros est droit, fort, professionnel et loyal ; bref, parfait, et le manque de profondeur des personnages reste une faiblesse du récit.
Comme le premier tome, Sarabande au Tonkin est accompagné d’un volume documentaire de 80 pages. Différents aperçus historiques de la Navy au Vietnam et une monographie complète du A-4 Skyhawk viennent ainsi compléter la bande dessinée. Le texte est plus soigné que dans le premier tome et l’unité de ton est agréable (il n’y a cette fois qu’un seul auteur), mais il reste cette question : Zéphyr ne devrait-il pas mettre en avant la version BD sans documentaire (14 €, mais difficilement trouvable dans les grandes enseignes) et présenter leur association comme une option, plutôt que proposer partout un volume à 20 € (un peu cher pour 46 planches ou pour 80 pages) qui n’intéressa que ceux qui veulent à la fois une bande dessinée et un livre d’histoire ?
Reste que, dans ses deux parties, Sarabande au Tonkin est meilleur que Opération Desoto et s’avère plutôt agréable à lire. Espérons que cette pente ascendante se poursuivra pour le troisième opus.
Franck Mée
128 pages, 24 x 32 cm, reliure cartonnée
Les albums de la collection Air Forces Vietnam
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr
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© Éditions Zéphyr
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