C’est une idée vertueuse que de vouloir s’adresser aux plus jeunes, âgés de quatre à huit ans selon le site de l’éditeur, Cépaduès, par l’intermédiaire d’un album illustré, pour leur parler d’aviation et de développement durable.
C’est la raison d’être de ce livret de 32 pages (non numérotées).
Dans ce genre d’exercice, l’équilibre est difficile à trouver entre le ramage et le plumage.
Ici, le premier, le ramage, nous donne des textes de vulgarisation de l’aéronautique et de ses métiers assez fouillés, peut-être parfois ambitieux pour ce qui est de la tranche d’âge visée (1). Ils sont très modernes dans leur novlangue (2). Il y a des indications parfois disséminées dans tous les recoins de l’image ce qui, ajouté à l’interactivité recherchée par des questions et des indices à trouver, devrait permettre à l’enfant d’y revenir en grandissant.
Le second, le plumage, se veut en revanche plus enfantin. Les personnages-renards sont un peu figés dans leur attitude et leur sourire, quasiment toujours représentés de 3/4 face, parfois de profil.
Les enfants, souvent plus observateurs que nous, ne manqueront pas de relever que le texte (page 4 si on recompose la numérotation), nous présente le dioxyde de carbone comme un gaz invisible, alors que le dessin de la même page (et également page 2-reconstituée) nous montre des émanations toxiques de couleur vermillon.
Mais on peut imaginer que l’auteure a testé le résultat sur ses propres enfants (3) et que cela fonctionne.
Il faut donc souhaiter que cet album trouve son lectorat, car la démarche pédagogique et éco-responsable est louable.
Jean-Noël Violette
Notes :
1) Outre les clins-œil anglo-saxons pour les noms des personnages, Fox, Fix, Blue, Sky, Hope, Dream, on note le mélange occasionnel de termes anglais pour les couleurs ou la notion de « Safety first ». On trouve aussi des explications des EPI (Équipements de protection individuelle) ou des schémas de système d’air conditionné et de système carburant, voire un peu de chimie avec le dioxygène, peut-être un peu ardus pour des « 4-8 ans ».
2) « Tarmac », aimé des journaliste pour parler des aires de circulation et de stationnement, « Compagnonne », qui a remplacé pour les directions des ressources humaines les notions d’ouvrières et de techniciennes.
3) Cépaduès : Marie-Laure Relun, diplômée de physique fondamentale et ingénieure chez Airbus, est mère de trois enfants.
Lien Calaméo à feuilleter
32 pages 21×21 cm, couverture souple, agrafé