NDLR : Les Éditions de l’Officine nous informent que l’ouvrage auquel il est ici fait référence a fait l’objet d’un retirage dans lequel il a été débarrassé de ses erreurs.
L’Aérobibliothèque s’est fixée depuis sa création une ligne de conduite qui privilégie l’information plutôt que l’analyse critique sans pitié, mais il y a tout de même des limites à notre mansuétude…
Dans son site web, l’Officine propose divers services d’assistance rédactionnelle, que Pierre-Alain Nobs aurait été bien inspiré d’accepter ! Il aurait pu ainsi certainement profiter de quelques suggestions de mise en page et de typographie (comme de laisser une espace après les points et les virgules pour rendre la lecture du texte plus aisée) ; on lui aurait indiqué où se trouve la commande activant la correction orthographique de son programme de traitement de texte; on lui aurait certainement fait remarquer que certains papiers ne se prêtent pas aussi bien que d’autres à la reproduction de photographies nettes et contrastées; et surtout on lui aurait sans aucun doute conseillé de recourir au format dit « à l’italienne » (ou « paysage » en langage PC) s’il avait décidé de publier pratiquement toutes les illustrations du livre dans le sens de la plus grande dimension des pages.
Ne voulant pas être accusé de négliger le fond pour ne m’en prendre qu’à la forme, voyons plutôt ce qu’on nous propose. Sont donc présentés ici tous les appareils utilisés par Air France ou les compagnies dont elle fut issue à sa création, ou encore celles avec lesquelles elle fusionnera par la suite. Chaque avion est présenté par une photographie accompagnée d’une courte notice donnant quelques caractéristiques. Mais si produire des chiffres, cela fait sérieux, il faut savoir trouver le juste milieu : ou bien on choisit une approche façon « Air Britain« , mais dans ce cas il faut un travail autrement plus fouillé qu’ici, ou bien on retient juste quelques valeurs, qui doivent dans ce cas être réellement significatives. Pour ne parler que de quelques avions où l’auteur de ces lignes a posé sa sacoche de vol, on signalera juste que le B 747 « Combi » n’avait pas de bulbe supérieur rallongé de 3 m, que TOUS les B 747 avaient un réservoir central (le genre d’information qui ne présente aucun intérêt ici dans une présentation en trente lignes). Il aurait été plus judicieux de signaler que les appareils de version 300 provenaient d’UTA et que leur lourd pont supérieur rallongé en réduisait les performances sur certains terrains élevés dans les pays chauds, par exemple. Quant au B 777-300, réduire les différences d’avec son petit frère à un fuselage rallongé, c’est oublier une aile modifiée, une cinématique de train d’atterrissage augmentant astucieusement les performances au décollage et des moteurs un peu plus puissants… les plus puissants jamais installés sur un avion de ligne, tout de même !
Tout cela est complété par quelques textes courts présentant très succinctement l’histoire de la compagnie ou plutôt son passé, prouvant une fois de plus qu’on peut parler de celui-ci sans pour autant faire de l’Histoire. Leur principale qualité est de reposer les avant-bras du lecteur, fatigués d’effectuer d’incessants quarts de tour pour passer des fiches aux illustrations ! On me reprochera peut-être de m’acharner sur ce pauvre Monsieur Nobs, arguant qu’il a tout de même du mérite, qu’il n’a pas la prétention d’être historien, etc. Mais gardons à l’esprit que ce livre est un produit commercial, pas une œuvre bénévole !
Soyons juste, il faut reconnaître un mérite à l’auteur : celui d’être parvenu à faire écrire la préface de cette publication par le président d’Air France.
Pierre-François Mary
304 pages, 20 x 27 cm, couverture souple
Préface de Jean-Cyril Spinetta