À la fin 2011, François Brévot arrivait dans le petit monde des photographes « aéro » privilégiés qui étaient parvenus, dans un milieu plutôt encombré, à voir leur livre publié par un éditeur. Son premier album, Avions et meetings d’exception, bien que modeste, avait des allures prometteuses. Mais surtout il laissait soupçonner une approche originale qui allait se préciser peu à peu : François Brévot s’attache à photographier des appareils et des meetings d’un peu partout dans le monde, plutôt éloignés des classiques du genre. C’est ainsi qu’au lieu de river son objectif vers des forces aériennes telles que l’armée de l’air française, l’USAF, la RAF, etc., il s’est fait une spécialité de nous présenter des forces aériennes quelque peu « exotiques », que ses collègues ont tendance à négliger. Force est de reconnaître que pour ses prises de vues, il se déplace souvent loin de l’Hexagone, ce qui n’est peut-être pas à la portée de tous les photographes.
En tout cas, sa démarche s’avère payante, puisqu’il se retrouve seul dans un « créneau » original. Après que l’éditeur Pascal Galodé a (hélas) cessé son activité, François Brévot s’est vu accueillir en 2018 par ETAI. Une forme de consécration, car du modeste livret à couverture souple en format à l’italienne, il a vu ses photos réunies dans un ouvrage bien plus cossu, en grand format, avec couverture rigide et jaquette : Patrouilles acrobatiques du monde. C’était de la part de l’éditeur un pari risqué, en raison de l’option un peu singulière du photographe en matière de choix des sujets, mais il faut croire que le challenge eut un résultat satisfaisant, puisque à peine un an plus tard, François Brévot nous revient, chez le même éditeur, avec un autre livre dans la même veine que le précédent, mais avec un caractère encore plus marqué puisque cette fois, il s’attaque — comme l’indique le sous-titre — aux « nouvelles puissances », de la Russie à l’Asie du Sud-Est. C’est ainsi qu’en cinq chapitres, nous irons de Moscou-Joukovsky aux abords de Macao en passant par la Turquie et la Malaisie. C’est l’occasion de profiter d’autres couleurs que celles auxquelles nous sommes accoutumés (des fumigènes mauves, des verts, des jaunes…), ainsi bien entendu d’autres appareils, ou encore d’avions connus, mais présentés dans une décoration peu commune.
L’éditeur ETAI ne serait pas laissé convaincre par la seule originalité des thèmes abordés. Que François Brévot dispose d’un talent certain et d’une technique au point est une évidence : il en est tout de même à son sixième album. On ne reviendra donc pas sur ce point. Une précision tout de même : la panacée, pour un photographe aéro, c’est la photographie « air to air », c’est-à-dire la prise de vue depuis un autre aéronef en vol. Démarches administratives compliquées et hasardeuses, autorisations rarement (ou jamais) accordées suivant les pays… Notre photographe a donc travaillé sa technique de prise de vues pour que l’on ne puisse pas facilement discerner que les appareils photographiés en vol l’ont été depuis le sol.
Comme à l’accoutumée chez ETAI, papier satiné de fort grammage, mise en page et impression soignées, façonnage irréprochable : le photographe est choyé. On appréciera la grande variété des images (les gros porteurs ne sont pas oubliés), et le fait que les légendes soient généreuses. Originalité, variété, qualité : l’accord parfait.
Philippe Ballarini
160 pages, 24 x 29 cm, relié
170 illustrations
1,245 kg
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI