Quand on parle des palmarès des pilotes de chasse — et de celui des as en particulier, on devrait, si on voulait objectif, étudier les avions qui on été abattus par ces pilotes. En effet, un avion ennemi abattu est une victoire même si abattre un avion sans défense comme un avion d’entraînement ou de liaison, voire un kamikaze, ne représente pas la même valeur ni le même danger que d’avoir abattu un autre chasseur piloté par un pilote chevronné ; cet ouvrage de Osprey illustre parfaitement ces propos.
En effet, en ce qui concerne l’action, on repassera : c’est comme l’ont même surnommé les Américains du ‘tir au pigeons’, donc rien de palpitant, simplement une succession de courses à celui qui en abat le plus au cours d’une même mission. Pas de ‘kill ratio’ bien sûr car les rares pilotes américains qui ont été tués dans ces actions l’ont été par leur propre faute, négligence ou la malchance. En fait il y a peu de différence entre la chasse au V-1 et la chasse aux kamikaze, sauf que les Britanniques ont eu la décence de constituer un palmarès séparé. Dans ces circonstances, il est facile de devenir ‘as en un jour’. Quelques chiffres permettent de mieux comprendre, car entre le 18 mars et le 22 juin 1945, les pilotes de l’USN ont abattu 1594 avions japonais, les pilotes de l’USMC 631 et ceux de l’USAAF 101 – soit plus de 2300 avions – et 69 pilotes de la Navy, 22 des Marines et 5 de l’Air Force ont abattu plus de 5 avions japonais pendant cette même période…
Ceci dit, cet Osprey nous plonge dans l’atmosphère des kamikaze qui reste fascinante pour un Occidental ; il y a des informations à glaner sans aucun doute car l’environnement général est bien décrit. Cet ouvrage n’est pas à rejeter d’un bloc, mais on s’ennuie quand même assez vite par manque de véritable action.
Phil Listemann
96 pages, paperback
Illustrated by Mark Styling
– En anglais / in English