À la fin de Burma Banshees, nous avions laissé Angela et son Douglas DC-3 sur la base des chasseurs éponymes, avec le souvenir du crash de sa sœur, une mission secrète pour démasquer un traître et une starlette fraîchement débarquée, dont la désinvolture snob contrastait avec la dureté de caractère de l’héroïne. Pour le deuxième volume, Yann continue à dérouler ces intrigues parallèles, tout en mettant en avant d’autres aspects de la guerre du Pacifique : après le « Hump », c’est au tour d’une mission de « Resco » impliquant un Norseman et une paire de Piper L-4d’être détaillée. Les personnages évoluent progressivement : Angela s’adoucit un peu — tout en restant une tête de cochon, rassurez-vous — et « Jinx » gagne un poil de profondeur, tout en demeurant au fond une jeune fille bien ignorante des réalités de la guerre.
Le dessin de Hugault est, sans surprise, extrêmement réussi, et ravira aussi bien les compteurs de boulons sur les appareils que ceux qui apprécient les jolies filles. Les variations subtiles de palette colorée séparent efficacement les différentes séquences, les personnages sont expressifs sans être caricaturaux (à part ce pauvre Rob, bloqué les yeux écarquillés façon Stan Laurel en bas de page 21), la mise en page est dynamique — nous noterons particulièrement le drapeau impérial japonais des pages 6-7. Et surtout, le soin apporté aux lumières, aux ombres et aux reflets émerveille toujours autant.
Peut-être un peu plus « sexy » que le premier tome, Black Widow reste tout de même plus sobre et réaliste que les œuvres précédentes des mêmes auteurs (dont le célèbre Le grand duc). Il confirme en tout cas que cette série est née sous une bonne étoile et pourrait devenir l’œuvre majeure de ce duo.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
Les albums de la série Angel Wings
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet
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