Finis le « Hump » et le théâtre d’opérations birman : Angela est désormais envoyée à Hawaï, à nouveau encombrée d’une starlette en tournée de soutien au moral des troupes. Et, à nouveau, cette tournée sert de couverture à une mission historiquement bien plus importante…
Vous commencez à connaître le topo : le dessin de Romain Hugault est beau, propre, léché jusqu’au dernier boulon, qu’il s’agisse de montrer un Goose fatigué sur un aéroport, un Corsair flambant neuf au-dessus du Pacifique ou un Hellcat de chasse nocturne sous le reflet lunaire. Les jeux de couleurs parfaitement maîtrisés permettent de repérer aisément les changements de séquence, les personnages sont expressifs et les blessures dégoûtantes à souhait… Tout au plus regrettera-t-on la tendance du dessinateur, plus marquée que dans les précédents tomes, à souligner la poitrine de son héroïne, désormais exagérément opulente même sous le poids d’un uniforme.
De profil, Angela ressemble désormais plus à Lolo Ferrari qu’à l’Angela Mc Cloud du premier tome…
Du côté du scénario, le bilan est double. D’un côté, Yann poursuit son mélange d’aventures personnelles et d’Histoire, associant efficacement les ressorts qui motivent ses héros et la quête d’une fin de guerre rapide, sans invasion de l’archipel nippon. De l’autre, il est permis de regretter l’importance de la romance entre Angela et William, qui semble n’être là que pour placer la case modifiée de la très limitée « édition non censurée » et transforme notre héroïne cabocharde en premier rôle féminin d’un scénario d’Howard Hughes. En outre, le découpage paraît parfois un peu étrange : les multiples interruptions entre vol d’Angela, souvenirs, séquence japonaise et naufragés (pp. 28 à 38) rendent la lecture hachée et inutilement complexe.
Ne pleurons pas : ce quatrième Angel Wings se lit avec plaisir, il présente des appareils relativement inhabituels avec un luxe de détails et propose des aventures rythmées malgré quelques rebondissements un peu artificiels. C’est juste qu’après deux premiers tomes parfaitement maîtrisés et un troisième bouclé abruptement, Yann et Hugault semblent s’installer dans une certaine facilité, au moins sur le plan scénaristique.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
Les albums de la série Angel Wings
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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