Cinquante ans ! Cinquante années déjà que l’homme laissait sa première empreinte sur la Lune. À bien y réfléchir, cela signifie que pour la majeure partie de la population de la planète, cet événement n’est pas un souvenir, mais un fait historique. Beaucoup sur cette Terre n’en ont pris connaissance que bien après qu’il ait eu lieu , un peu comme aujourd’hui les vols emblématiques de Blériot et de Lindbergh.
D’essence culturelle, les éditions Faton se sont tournées, dans les années 1980, vers la jeunesse, lui proposant des ouvrages où, de 12 à 112 ans, elle trouverait son compte. Dans ces conditions, la publication d’un ouvrage sur l’histoire extraordinaire d’Apollo 11 était inévitable. Ceci étant, faire tenir en une soixantaine de planches une aventure semblable, avec ses tenants et aboutissants, n’était pas des plus simples et nécessitait bien des choix, d’autant plus que Céka, le scénariste, ne voulait pas se limiter au simple déroulement de la mission lunaire, du décollage de la fusée Saturn au retour sur Terre. Des choix durent être faits, et ils sont pertinents. Bien évidemment, les inévitables analepses sont là, nous rappelant la guerre de Corée de Neil Armstrong, l’épisode Gagarine, les missions Gemini, l’origine du programme spatial US, les drames qui frappèrent Apollo 1 et Vladimir Komarov… Bref, nous sommes dans la bédé, mais pas dans le gnagna. L’Apollo 11 de Céka et Yigaël est destiné à sensiblement n’importe qui, pourvu que cette histoire extraordinaire l’intéresse. Il serait bien étonnant que le lecteur n’en tire aucun enseignement.
L’enseigne Neil Armstrong était pilote de l’US Navy et fut abattu à bord de son Grumman F9F-2 Panther le 3 septembre 1951.
Son unité était effectivement la VF-51.
Le graphisme est sobre sans néanmoins être simpliste. Pas de détails superflus, une mise en couleur convaincante, avec des clairs-obscurs lunaires bleutés rendant bien l’ambiance qui devait être celle de ce voyage hors du commun. Cet événement, qui avait suscité sur Terre un puissant souffle émotionnel que le temps qui passe estompe peu à peu, est ici fort correctement évoqué. Les lecteurs de Cosinus avaient pu découvrir ces planches dans leur magazine. Cet album est enrichi d’un « dossier » de 9 pages intitulé Embarquement pour l’espace. Rêvons un peu : nous évoquions plus haut Blériot et Lindbergh. Et si ces deux personnages, mais aussi, pourquoi pas, quelques autres pionniers comme Youri Gagarine ou Henri Fabre (l’inventeur de l’hydravion), trouvaient grâce auprès des éditions Faton, de Céka et Yigaël ? Cela pourrait faire une petite collection bien sympathique.
Philippe Ballarini
72 pages, 21,5 x 28,5 cm, couverture cartonnée
0,553 kg
Tous les livres sur le thème « Apollo »
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Faton
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Faton