« Les appareils à roulette de queue ont une personnalité attachante. » Le ton est donné, et on se laisse volontiers emmener par François Bergeon sur le grand manège de la formation au train classique, en essayant d’éviter le mieux possible les chevaux de bois. L’auteur nous rassure, il s’agit de « théoriser sans terroriser ».
Cet ouvrage a connu une première édition chez JPO et nous vous présentons cette deuxième mouture qui paraît chez Cépaduès.
Apprécions le programme :
1 – Plaies et bosses
2 – Stabilité et boule de flipper
3 – Petite déviation deviendra grande
4 – Qui est le meilleur pilote ?
5 – L’art de la finesse agressive
6 – Les pieds dans le lacet
7 – Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
8 – Troubles de la personnalité
9 – Des parasites sur la ligne
10 – Travaux pratiques
11 – Je m’aligne et je décolle
12 – Les décollages sont optionnels…
13 – Atterrissages de piste
14 – Techniques avancées
15 – Non, pas comme ça !
16 – Sens dessus dessous
Jean-Noël Violette
Voici la recension écrite par Franck Mée pour la première édition en février 2020. Elle garde toute sa valeur.
Jusque dans les années 1970, la question d’apprendre à piloter un avion à train classique ne se posait pas. Tous les pilotes, ou presque, acquéraient directement les subtilités du toucher « trois points » et savaient corriger d’un pied ferme et décidé la moindre déviation latérale. Mais les temps changent : Stampe, Cub et même Jodel se font rares dans les aéro-clubs. L’immense majorité des élèves font leurs premières armes sur un Robin DR400 ou un Cessna 150, avec sous l’hélice une imposante roue guidée par les palonniers et un train principal rejeté en arrière.
Pour ceux-ci, gérer l’instabilité latérale n’a rien de naturel : leur avion tire à peu près droit en permanence, du roulage au vol et du vol au roulage. Le jour où leurs envies les poussent à découvrir un appareil à train classique, ils doivent, selon la formule consacrée, « tout réapprendre », avec le handicap supplémentaire d’avoir déjà des habitudes à perdre. Les anciens manuels leur sont donc d’une aide toute relative.
C’est ce constat qui a incité François Bergeon à rédiger cet ouvrage. Si l’auteur le destine aussi aux débutants, il s’adresse principalement à ceux qui ont déjà une expérience aéronautique et qui souhaitent s’attaquer à un autre style d’aviation.
Il présente de manière limpide et didactique les raisons de l’instabilité inhérente au train classique, ainsi que les bases des gouvernes et de leurs effets secondaires. Il offre également des exercices clairs et simples, réalisables sur tout type d’avion, pour s’habituer à contrôler la stabilité et la symétrie de son appareil avant d’enchaîner les tours de piste.
Et puisque les avions à train classique sont généralement anciens, il va plus loin en évoquant aussi leurs autres caractéristiques : lacet inverse prononcé, commandes à l’homogénéité perfectible, comportements aérodynamiques oubliés… Si le cœur du propos est l’adaptation au train classique, l’auteur en profite pour parler des petites choses qui vous seront utiles le jour où vous voudrez goûter à l’aviation historique.
Rempli de conseils clairs et d’anecdotes amusantes ou édifiantes, L’art de la finesse agressive associe ton léger et fond sérieux. Agréable à lire, informatif, il sera sans doute incontournable pour les pilotes qui comptent un jour goûter aux joies exigeantes des avions à train classique — ainsi qu’aux simples curieux qui souhaitent réfléchir à leur pilotage d’un train tricycle !
Franck Mée
173 pages, 16 x 24 cm, couverture souple
0,510 kg
Préface de Baptiste Salis