Après la conclusion dramatique de Duels, Pierre a fui. Là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, la guerre faisait rage ; il a traversé l’océan et s’est engagé dans la RAF en manque de pilotes. Allan, son meilleur ennemi, a suivi peu ou prou le même chemin et se retrouve aussi en Angleterre, aux commandes d’un Mustang ; et parce que c’est tout ce qu’ils savent faire, ils reprennent leur rivalité, à distance, chacun dans son escadron, tentant de descendre le plus possible de Bf 109 et de Ju 88.
Combats poursuit dans la veine de Duels : les avions sont variés et impeccablement dessinés jusqu’au dernier rivet, et il faut souligner le travail de Romain Hugault qui pousse la maniaquerie jusqu’à dessiner l’inclinaison des gouvernes ou à bien différencier les différentes versions du Spitfire. La mise en page est habile, nerveuse et lisible, les visages expressifs et les couleurs bien gérées pour soutenir les ambiances — du bleu et jaune limpide des spectacles aériens du Midwest au vert et gris sale d’une Europe en guerre.
Le scénario de Hautière est plus sombre, plus dramatique : à la lumière des courses pour l’honneur succède l’âpreté des combats à mort — et à l’insouciance du jeune homme intouchable, la dureté de l’aigri qui a tout perdu. Quelques touches plus amusantes viennent alléger l’ensemble, comme les hommages à Tucker (autre bande dessinée de Hautière) ou au café noir, mais Combats est une vraie œuvre dramatique avant tout.
Le final est grand, en clin d’œil à la fois au début du tome 1 et à l’amorce du tome 2, bouclant ainsi élégamment et presque légèrement un diptyque accrocheur, qui formera une pièce de choix dans toute bédéthèque aéronautique.
Franck Mée
48 pages, 23 x 31,5 cm, relié couverture cartonnée
Les albums de la collection Au-delà des nuages
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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