Avec Au vent des hélices, Michèle Bondin-Seignette propose une belle histoire aéronautique familiale (1910-1970) partant du grand père, Marcel – l’un des tous premiers mécaniciens avion – en passant par le père, Gaston – aussi sur la même voie, notamment à la compagnie aérienne Aigle Azur, puis continûment impliqué dans la vie aéronautique jusqu’au plus haut niveau (directeur technique, expert, administrateur… et Médaille d’honneur de la Fédération Nationale Aéronautique) – jusqu’à la fille, Michèle, embarquée dès son plus jeune âge et brevetée pilote à dix-sept ans pour visiter le ciel sous toutes les latitudes et tous les angles d’attaque, tête en haut et tête en bas.
En un foisonnement d’anecdotes, Miss Bondin (amical surnom d’aviatrice) nous dit toute son admiration pour ses parents, et parle de sa vocation, de ses vols et atterrissages, parfois en campagne, de ses navigations, rallyes aériens, tours de France, concours divers, voltiges, expériences de tous ordres contre ou avec la météo, et de ses belles rencontres et aventures humaines dans un monde voué aux célèbres avions Émeraude, Stampe, Piper…
Cette saga permet de faire revivre les figures légendaires du temps passé comme Védrines, Dorme, Mermoz, et d’autres moins connues, celles des compagnies aériennes des années cinquante ou des présidents bénévoles et chefs pilotes de clubs, dont les sourires radieux illuminent le cahier photos clôturant cet ouvrage. Elle permet aussi de reprendre l’histoire de certains terrains comme celui de Saint-Cyr, aérostation puis première base militaire avion, avant de poursuivre son activité en « aviation légère et sportive », vol à voile et moteur, après la Libération, presque jusqu’à nos jours.
Autant d’heures de plaisir partagées, inscrites au carnet de vol de l’auteur, et une rare expérience de femme pilote dans un milieu plutôt masculin, lui inspirent conseils et commentaires, non pas pour casser l’ambiance mais pour répéter, les yeux tournés vers le ciel, combien il est plaisant de voler, livrant aux plus jeunes pilotes le témoignage et l’exemple d’une vibrante et intacte passion.
Richard Feeser
348 pages, 16 x 24 cm, couverture souple