Pilote du premier vol de l’A 380 en avril 2005, Jacques Rosay prend le prétexte de la trame de ce moment exceptionnel pour revenir sur les grandes étapes de sa carrière ainsi que sur la conception de sa monture, en débordant parfois de manière inattendue du seul domaine aéronautique.
Chasseur sur Mirage IIIE, puis chargé au sein du CEV de la certification des avions de ligne, son expertise dans ce domaine lui ouvre les portes de l’équipe des essais en vol d’Airbus en 1995, au sein de laquelle il va en particulier participer activement à la définition du poste de pilotage de l’A 380. Il est un parfait représentant d’une nouvelle génération de pilotes d’essais, moins médiatisée que celle de ses prédécesseurs – d’où sa surprise au matin du 25 avril 2005, une génération qui, des quatre coins du continent, est venue travailler pour le constructeur européen qui fait désormais jeu égal avec Boeing.
Si le titre de l’ouvrage ne laisse aucun doute sur l’identité de l’appareil à bord duquel il nous propose de le suivre, l’auteur nous livre des réflexions qui dépassent le seul cadre de l’A 380 pour s’appliquer plus largement à l’ensemble des avions de ligne de nouvelle génération, rappelant au passage quelques vérités utiles sur le pilotage de ces machines : malgré l’aide de l’informatique embarquée et celle des moyens de calcul disponibles pendant les études, l’incertitude demeure au moment où il faut y aller pour de bon, imposant au pilote d’essais la même rigueur qu’à ses aînés, si ce n’est davantage…
Comment ne pas suivre Pierre Sparaco dans sa préface pour trouver atypique un homme qui lit Chateaubriand la veille du premier vol et réussit à cacher un A 380 derrière une truffe, voire un petit pois…
Pierre-François Mary
192 pages, 15 x 24 cm, broché