L’Aérobibliothèque est destinée à tous les amateurs d’aéronautique. Tous. Y compris les « touristes », ceux que le (vaste) sujet intéresse, mais qui n’en sont pas encore au point de collectionner des ouvrages « pointus ». Pour eux, il existe des ouvrages qui peuvent servir de marchepied… ou de piste d’envol. Aviateurs d’exception est de ceux-là. Robert Galan, pilote d’essais puis expert en accidents aériens est un authentique passionné d’aéronautique et un auteur prolifique qui nous a déjà laissé par le passé des « livres à picorer » tel que celui-ci.
En près de 280 pages, il nous brosse à grands traits le portrait de 200 aviateurs (et aviatrices). Le mot « aviateur » est à prendre au sens large, puisqu’il englobe aussi bien des pionniers ― voire quelques mythes ― que des pilotes, des théoriciens, des avionneurs, des ingénieurs, des chercheurs… et même quelques actrices, personnages tous présentés de façon chronologique. C’est ainsi qu’Icare côtoie Jean-Marie Le Bris, Adrienne Bolland, Charles Tricornot de Rose, Georges et René Caudron, Jean Bertin… ou Mae West. Un inventaire hétéroclite mais cohérent, dans lequel chaque personnage est évoqué de façon brève et vivante, sur une page ou deux. Robert Galan ne s’est pas limité aux personnages « brillants » et inévitables : il rappelle que l’accident du Tu-154 dans lequel périrent 96 personnes, dont Lech Kaczyński, était dû à l’autoritarisme impérieux du président polonais.
Il est toujours possible de considérer que certains personnages ont été négligés (Pénaud, Riffard, Servanty…), mais bien évidemment l’auteur a dû se livrer à un choix. Eût-il présenté 300 personnages au lieu de 200 que la même remarque aurait pu être faite. Notons que Robert Galan semble accorder foi aux « vols » de l’hélicoptère de Paul Cornu *, de même qu’il paraît porter un certain crédit aux prétendus vols de Gustave Whitehead (Gustav Weißkopf). Nous ne nous en formaliserons pas : cet ouvrage ne se veut pas encyclopédique, mais est à prendre comme une fenêtre ouverte sur le monde de l’aéronautique, indiquant des pistes pour qui voudrait en savoir davantage et devenir un(e) de ces érudit(e)s qui hantent les Aéroforums.
Philippe Ballarini
* L’auteur précise néanmoins que Jean Boulet n’y croyait guère.
288 pages, 15,3 x 24 cm, broché
0,449 kg