Diffusion sur RMC Découverte à partir du 11 juillet 2017 à 20h50
(première rediffusion le 14/07 à 9h40)
Née pour observer, l’aviation militaire est très rapidement devenue une participante à part entière de la Grande Guerre, avec de nouvelles machines conçues expressément pour le combat aérien, menées selon des techniques inédites mêlant voltige aérienne et stratégie, par des soldats d’un genre nouveau, dont les unités étaient basées loin des tranchées mais qui venaient quotidiennement combattre au-dessus des fantassins. Cent ans plus tard, l’héritage de cette aviation demeure : le « combat de chiens » reste l’exercice incontournable du combat aérien, il est toujours généralement remporté par celui qui aura le mieux su gérer l’énergie de son appareil, les traditions militaires issues de la Première Guerre mondiale perdurent…
Tel est le point de vue de ce documentaire, qui reprend avec force images d’archives, interviews et animations la naissance de la chasse et la vision qu’elle peut évoquer chez les chasseurs actuels.
C’est, hélas, un peu court. Étant donné le titre, on se serait attendu à plus d’allers-et-retours entre époque moderne et siècle dernier. Sur le plan de la tactique, le film se contente peu ou prou de détailler l’évolution du combat canon, oubliant d’évoquer les autres aspects de la guerre aérienne moderne – pourtant, les missiles peuvent être vus comme les lointains héritiers des fusées Le Prieur utilisées contre les dirigeables allemands. Sur le plan des traditions, il ne présente que l’héritage des Cigognes, passant totalement sous silence les autres unités toujours directement ou indirectement présentes de nos jours. Finalement, plutôt qu’une présentation de « l’héritage de 14-18 », ce film est un documentaire assez classique sur la naissance de l’aviation de chasse.
Notons qu’il souffre tout de même de quelques erreurs : par exemple, pour recréer l’impact d’une balle en laiton sur un déviateur (utilisé avant la synchronisation des mitrailleuses), les auteurs ont fait tirer une balle sur un bloc métallique. Or, les déviateurs étaient d’une part installés en biais, d’autre part en rapide mouvement rotatif, deux éléments qui changent évidemment totalement la dynamique de l’impact et rendent cet exemple totalement hors-sujet.
Ces défauts mis à part, nous voici face à un documentaire classique et de bonne facture. L’équilibre entre interviews et archives permet de garder un certain rythme et les nombreuses images inédites régaleront les amateurs. Plutôt agréable, Aviation : l’héritage de 14-18 souffre surtout d’une écriture inconstante qui, faute de justifier son titre par un parallèle régulier et assumé entre deux époques, ressemble plus à un documentaire sur la Première Guerre mondiale dans lequel auraient été injectés des éléments modernes.
Franck Mée
format 16/9, couleur, stéréo
70 min et 52 min.
Avec l’aimable autorisation de © l’ECPAD
Avec l’aimable autorisation de © l’ECPAD