En-dehors de sentiers battus de la chasse et du bombardement, plusieurs types d’aviations se sont progressivement développés durant le vingtième siècle, et surtout durant les périodes Guerre Froide et post-Guerre Froide. Le transport aérien militaire, en premier lieu, s’est considérablement développé après le pont aérien de Berlin en 1948, et il est aujourd’hui le cœur des capacités de mobilité des armées. Autre exemple, l’aviation de renseignement a progressé, du biplan avec observateur à vue au systèmes de détection et de contrôle aéroportés extrêmement performants que l’on connaît aujourd’hui, qu’il soient consacrés à l’air (AWACS, E-3F SDCA) ou au sol (J-STARS). L’aviation de renseignement subit actuellement une nouvelle mutation avec les drones et autres UCAV qui font leur apparition au niveau tactique, mais aussi stratégique, et qui ne manqueront pas d’intégrer la sphère du combat.
Dans Avions Spéciaux de Combat, Octavio Díez, auteur prolifique dans les domaines de la sécurité et de la défense, tente une revue de ces appareils particuliers, dont l’action est moins spectaculaire, mais qui prennent une part de plus en plus importante dans la stratégie aérienne et militaire en général. L’auteur commence par des appareils de transport classiques, CASA et Hercules, et dresse un tableau des gros porteurs militaires américains, C-5 et C-17. L’auteur parle également beaucoup de l’A400 M dont on peut s’étonner qu’il occupe une telle place dans ce livre puisqu’il n’existe qu’à l’état de projet et que les données techniques avancées ne sont que théoriques pour l’instant.
L’auteur poursuit la revue en présentant les avions de patrouille et de combat maritime, comme le Orion ou le Viking, appareils de lutte anti-sous-marine effectivement d’une importance grandissante puisque les sous-marins nucléaires sont de plus en plus perfectionnés et plongent de plus en plus profondément. Les avions de ravitaillement en vol sont évoqués plus loin, qu’ils soient existants comme les KC 135, ou en projet comme les A-310. L’auteur présente ensuite plusieurs types d’avions écoles comme le Hawk ou l’Alphajet et termine par les avions de guerre électronique évoqués plus haut.
Si le sujet des avions spéciaux au service des forces armées est passionnant et permet de se poser d’intéressantes questions tant sur le transport stratégique que sur les avions de guerre électronique, Avions Spéciaux de Combat laisse une impression mitigée. Il est déroutant de trouver des avions-école au beau milieu des avions dits ‘spéciaux’ et le dernier chapitre ne semble pas être à sa place puisqu’il parle à nouveau de la détection maritime.
Mais au-delà de ces points somme toute mineurs, ce livre présente des avions très intéressants dans un cadre d’engagements très différents et il ravira les passionnés d’aviation par son iconographie très fournie dans une mise en page fort agréable et une grande qualité de finition, à un prix très abordable. De plus, il faut souligner que ce livre aborde un sujet d’avenir pour les forces armées, car c’est résolument dans ces domaines « spéciaux » que se fait aujourd’hui la différence dans les opérations militaires.
Timothy Larribau
96 pages, 220 x 285 mm, relié + jaquette