Les restructurations de l’Armée de l’Air et ses corollaires tels les dissolutions d’escadrons et fermetures ou transformations de bases aériennes ont généré ces dernières années de nombreux ouvrages justement consacrés à ces entités arrivées à la fin de leur vie ou d’un cycle. Ce livre marque justement la fin d’une période de cent ans avec la clôture de l’activité aérienne permanente sur la BA 102 de Dijon, et non sa fermeture. C’est le 28 mars 1914 qu’était inauguré le centre d’aviation de Longvic, les premières escadrilles arrivant le mois suivant.
Sous une solide couverture cartonnée, 201 pages (plus les sources et remerciements) de grand format font la part belle à un siècle d’aviation militaire française, tant il est vrai qu’elle est souvent liée à la base dijonnaise. Citons notamment la présentation du drapeau de l’aviation militaire par le sous-lieutenant Georges Guynemer le 13 mai 1916. Pouvait-il savoir qu’il donnerait plus tard son nom à la plateforme ?
Les deux auteurs ont classiquement suivi un découpage chronologique des plus classiques, s’attardant parfois sur une unité en particulier, pour revenir en arrière pour en évoquer une autre et à son tour la suivre « au fil de l’eau ».
La difficulté de l’œuvre résidait à bien négocier le grand écart temporel de 1914 à 2014, et à répartir de façon homogène texte, anecdotes, et iconographie. Daniel Gilberti et Bernard Regnier y sont bien parvenus, enrichissant une écriture claire par de nombreuses photographies diverses et variées, montrant les machines, les hommes, mais aussi les infrastructures. Quelques notes de bas de page (que nous apprécions davantage que les notes de fin de chapitre ou reléguées en fin d’ouvrage) ajoutent des précisions, mais auraient gagné à être juste un peu plus grandes en taille de caractère.
Le seul bémol, s’il faut vraiment en trouver un, concerne les unités étrangères pour lesquelles on trouve des erreurs de syntaxe ou d’orthographe (par exemple, jamais de quantième pour les unités de la RAF), mais c’est juste une question de forme et non de fond. De plus, cela ne représente qu’une petite partie du livre dont l’essence même du sujet est l’armée de l’air.
La lecture de cet historique de la Base Aérienne 102 apportera sans nul doute à tous ses lecteurs des informations nouvelles, voire inédites. Chacun ayant son domaine de prédilection, il lira dans ces pages d’autres éléments qui renforceront sa culture générale aéronautique.
Il fallait ces deux auteurs passionnés par la BA 102 pour produire cet historique concis, et je ne peux donc que conseiller d’ajouter ce volume sur vos étagères.
Jocelyn Leclercq
208 pages, 24 x 31cm, relié
Préfaces de Denis Mercier – chef d’État-Major des Armées, du Colonel Boëri – commandant de la BA 102, et de François Sauvadet – président du conseil Général de la Côte d’Or.