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Coup de cœur 2005 |
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Largement éprouvée par les combats relatés dans le premier volume de cet historique, la JG300 est engagée à partir de septembre 1944 dans une bataille vitale pour la survie du Reich. Les Alliés, bien que freinés en Hollande sont aux frontière de l’Allemagne tandis que les vagues de bombardiers déferlent sur le pays jour et nuit.
Pour le régime nazi, la fin est proche, pourtant la JG300 va continuer ses missions désespérées. Étrillée en Janvier et en février, les composantes de l’escadre ne sont plus que l’ombre d’elles même alors que la fin approche.
De jeunes pilotes totalement inexpérimentés sont lancés dans l’action et bien peu arrivent à survivre à quelques missions, et lorsque la fin du conflit se dessine, la situation tourne au chaos. De nombreux pilotes disparaissent sans laisser aucune trace, tombés entre les mains des russes.
Cette sombre épopée, racontée avec talent par Jean-Yves Lorant et Richard Goyat, appuyés par d’innombrables témoignages est tout à fait conforme au ton donné par le premier volume de la collection.
L’iconographie est toujours aussi riche, véritable exploit comme nous le rappellent les auteurs en introduction, puisque les aviateurs capturés à la fin de la guerre se voyaient confisquer tous leurs biens, seuls leur familles ont pût garder les souvenirs de cette période, de même que les aviateurs blessés, rentrés chez eux avant le terme de l’aventure qu’il leur a fallu démarcher inlassablement au cours du quart de siècle que leur a pris ce projet.
Le constat final est effrayant et si la Luftwaffe et ses aviateurs sont aujourd’hui encore considérés parfois comme des combattants d’exception, ces livres montrent leurs conditions de vie et qu’il leur fallait une dose d’optimisme hors du commun pour s’imaginer survivre à cette effroyable boucherie.
Ce n’est pas le moindre des mérites de ce livre ; sans tomber dans les travers habituels de la glorification, les auteurs maintiennent en permanence une objectivité qui fait de cette histoire une démonstration éclatante de maîtrise de la science historique.
Les listes des victoires et des pertes, aussi précises que possible et les annexes complètent remarquablement cette étude. En dépit de multiples recoupements, les zones d’ombre sont encore légion et les auteurs le reconnaissent (et l’expliquent) ce qui conforte le lecteur dans le sentiment d’honnêteté qui ressort de cette œuvre.
Cette histoire d’une escadre de chasse dans la débâcle est une œuvre absolument incontournable, qu’on se passionne pour l’histoire de la seconde guerre mondiale ou non, car elle constitue l’archétype d’un travail mené avec la plus grande opiniâtreté et la plus grande rigueur imaginable. C’est à la fois un travail passionnant et un exemple à suivre en matière de recherche historique.
Frédéric Marsaly
352 pages, format 25 cm x 32 cm, couverture rigide + jaquette
– Environ 600 photos n&b, la plupart inédites, 15 profils couleur.
– Coup de cœur Aérobibliothèque 2005.
– Collection Docavia N° 57
– Tome 1
– Les autres ouvrages de la collection Docavia