Impressionnant ! C’est le premier qualificatif qui vienne à l’esprit lorsqu’on a ce livre en mains. Si l’ouvrage est « de poids » au sens propre du terme, son contenu est indubitablement à la hauteur. De toute évidence, il s’agit du fruit d’une tâche de très longue haleine, ayant nécessité un important travail de recherche documentaire.
La lignée des MB.150, qui se terminera avec le surprenant MB.157, fut la dernière des chasseurs Marcel Bloch. Pas le plus connu du trio des chasseurs de construction française dans lequel figurent les D.520 et MS.406, le Bloch 152 fait parfois figure de « parent pauvre », un peu délaissé du public au regard des deux autres « larrons ». Il n’en équipa pas moins plusieurs groupes de chasse, participa aux combats de 1940, équipa l’Aviation Royale Hellénique, porta les marques de l’armée de l’Air de l’armistice… et la Balkenkreuz de la Luftwaffe.
L’ouvrage de Serge Joanne s’articule autour de cinq parties :
– La première, intitulée « Essais et production« , ne se limite pas à des considérations purement techniques, puisque y sont également évoqués les conditions historiques de la naissance de l’appareil.
– Description et utilisation : un chapitre étonnamment détaillé, où l’ensemble de l’appareil est « désossé » dans ses moindres détails, avec quantité d’illustrations bienvenues.
– Les opérations : c’est le « gros morceau » de l’ouvrage puisque pas moins de 300 pages détaillent jour par jour, unité par unité, les opérations menées par les groupes de chasse pendant la campagne de 1940. Ne sont pas oubliés les MB.152 de l’Aéronautique Navale, des Patrouilles Aériennes de Défense des usines, du CEV de Cazaux, non plus les opérations menées sous couleurs étrangères.
– La quatrième partie, Marques et camouflages : héraldique, insignes personnels, 18 pages de profils signés Jean-Louis Couston.
– Les annexes : tableaux divers (affectations, rapports divers, effectifs des GC équipés de MB.151/152…), mais surtout précieux plans au format A3 (par Jacques Robineau).
Compte tenu du sérieux et de la somme de travail que représente cet ouvrage monumental, il semble bien difficile d’attendre davantage d’une monographie aussi magistrale que complète.
Philippe Ballarini
– 544 pages, 21 x 29,7 cm, relié
– Coup de coeur 2003
– Collection Histoire de l’Aviation n°13
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