Lors des récents conflits en Irak et en Afghanistan, on put s’étonner de voir intervenir les « vieux » B-52. Ainsi, le Boeing Stratofortress, issu de la guerre froide dans une genèse antérieure à 1950, est encore utilisé en opérations au bout d’un demi-siècle de carrière opérationnelle. Plus étonnant : le B-52, qui vit plusieurs fois son projet enterré, pourrait fort bien demeurer en service pendant une trentaine d’années encore, ce qui l’amènerait à totaliser 80 années de service, cas unique dans les annales de l’histoire de l’aéronautique.
Avion emblématique du Strategic Air Command où officia l’exigeant général Curtis Le May, le Boeing B-52 a subi des évolutions pendant son demi-siècle d’existence ; il s’est néanmoins davantage agi de subtiles modernisations que de refontes en profondeur.
Spécialement conçu en tant que vecteur de l’arme atomique, à l’époque de la grande paranoïa qui opposait USA et URSS, il se vit largement utilisé pour des bombardements conventionnels, au Vietnam et au Moyen-Orient. Ses caractéristiques hors du commun l’amenèrent également à se voir confier d’autres tâches, en particulier au sein de la NASA ; on se souvient que c’est un B-52 qui emportait sous son aile le célèbre X-15.
Vaste programme pour cette monographie menée avec brio par Frédéric Lert, spécialisé dans l’aéronautique militaire US. Les deux premiers chapitres traitent de la genèse et du développement du B-52 et de ses diverses variantes, les aspects historiques et techniques étant évoqués de manière équilibrée et complète. À mi-chemin de l’ouvrage, on aborde les volets traitant des implications militaires opérationnelles : la guerre froide, la péninsule indochinoise et le Moyen-Orient, avant un chapitre plus technique « Le B-52 à la loupe ». La carrière du « Buff » étant loin d’être achevée, une place est faite aux projets d’avenir concernant cet appareil au parcours hors du commun.
L’ouvrage n’aurait pas été complet sans ses incontournables annexes dans lesquelles on trouvera, entre autres, des éléments sur les charges offensives embarquées (armement nucléaire ou de précision), ainsi que des tableaux récapitulatifs des B-52 perdus en opérations ou sur accident.
Nous ne nous étendrons pas sur la mise en page ou la qualité d’impression, au standard habituel des ouvrages de la collection Docavia. Tout au plus soulignerons-nous le fait qu’environ un tiers des photographies présentes sont signées de l’auteur. Un demi-siècle d’aviation pour un appareil, voilà qui n’est pas commun et qui confère à ce livre la particularité de traiter à la fois d’histoire et d’actualité.
Philippe Ballarini
240 pages, format 25 cm x 32 cm, couverture rigide + jaquette
1,730 kg
– Docavia N° 55
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