Voici donc le volume chargé de boucler l’intrigue lancée dans La nuit du spectre. Zumbiehl poursuit dans la même veine : le scénario est dense et ses clefs sont généralement annoncées avant les événements. Cela donne une histoire aisément compréhensible, quitte éventuellement à nuire quelque peu au suspense. Et comme dans ses précédents opus, les fabricants de sièges éjectables sont les héros oubliés de l’aviation : Sonny n’étant plus interdit de vol, chaque membre du trio historique passe à la baille au moins une fois, Tumbler en étant même à sa troisième éjection en quelques jours — et toujours frais comme un gardon !
Certains rebondissements sont tout de même de trop. Admettons le coup des Super Hornet utilisés pour manœuvrer le porte-avions — inspiré du film Les ponts de Toko-Ri, que le chef de pont n’a apparemment pas vu. Admettons qu’un seul avion brise ses chaînes et que ce soit justement celui de Sonny, après tout c’est son rôle de faire en sorte que tout se passe mal. Est-il vraiment concevable qu’une vague scélérate se forme pile pendant l’opération ? Et que dire de l’absence totale de transition entre la fin de la page 24, où le Reagan est à la dérive en pleine tempête, et le début de la page 25, où il navigue tranquillement au moteur sur une mer d’huile ?
En haut, fin de p.24 : le Truman dans la tourmente, sans propulsion après avoir pris un missile dans la salle des machines.
En bas, début de p.25 : tout va bien à bord, rien à signaler.
Sur le plan graphique, en revanche, la maîtrise est de règle : Formosa aux crayons et Drouaillet-Formosa à la palette fournissent un travail très agréable, avec un équilibre subtil entre respect des glorieux prédécesseurs et modernité du trait et de la mise en page. C’est clair, propre, dynamique, et notre seul regret portera sur les flammes de la première case de la page 20 : s’agissant de F/A-18, il devrait y en avoir deux par appareil !
Si le réalisme du scénario laisse un peu à désirer, le dessin est donc fort réussi et les amateurs de récits rythmés et de rebondissements épiques seront aux anges. Nous voilà donc face à un duo d’albums de bonne tenue quoique plutôt destinés à un jeune public, dont la fin laisse penser que nous retrouverons rapidement cette chère Lady X et un complot encore plus large.
Franck Mée
48 pages, 21,8 x 30 cm, cartonné
0,388 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Dupuis
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