Le C-160 sillonne les cieux du monde depuis plus de quarante ans. Souvent présent sur les écrans de télévision lors des opérations humanitaires qu’il ne compte plus, ou lors des crises armées (mais alors plus en second plan), il n’est pas forcément bien connu du grand public en dépit de sa silhouette familière.
Septième volume de la série des matériels de l’Armée de l’Air et premier ouvrage dévolu dans cette collection à un appareil à hélices (hormis l’antique P-47), ce petit livre a réussi un beau challenge. Décrire les origines et l’histoire de l’infatigable Transall en si peu de pages autant illustrées était une gageure que Frédéric Lert a relevée au prix de concisions, mais sans oubli(s).
Comme le souligne l’avertissement de l’éditeur, le format de la collection imposait ces restrictions qui n’ont pas empêché d’élargir l’étude aux avant-projets sans suite, aux utilisateurs civils, aux autres forces armées (y compris — par l’iconographie — ceux très ponctuels et diplomatiques).
L’écriture soignée, le choix varié et pertinent des photos, les vingt-quatre profils (dont huit étrangers) font oublier les quelques points un peu trop survolés (pas de schéma ou de cliché de la soute vide, par exemple).
Bien que « matériel de l’Armée de l’Air », l’ouvrage n’ignore pas pour autant les autres utilisateurs, mais ceci en se contentant d’un texte encore plus survolé.
En revanche, le pilotage, les avatars des développements (Astarté, Gabriel, Rénovation, études non pérennisées), la mise en œuvre (équipes sol) sont présentés efficacement ; on soulignera d’ailleurs que c’est une des trop rares publications où les légendes des clichés constituent un apport et non une simple duplication du texte principal.
Ceci rend ce livre fort intéressant et constitue une synthèse harmonieuse en attendant un ouvrage définitif qui ne paraîtra pas avant dix ou quinze ans, vu l’actualité du successeur désigné. Car le Transall, déjà en phase de retrait progressif comme l’explique l’auteur, a encore de belles pages à écrire vu son caractère particulier dans le monde du transport, de l’actualité géopolitique et des désastres humains qui ne cessent de survenir chaque année.
À l’heure de l’austérité, ce volume au prix réduit intéressera autant le passionné que l’amateur, voire même le maquettiste ou le grand public.
François Ribailly
68 pages, 200×240 mm, couverture souple dos carré