Le Tutaj nouveau est arrivé ! Faisant en quelque sorte suite de Artisan pilote que nous avions dévoré avec une avidité rare, Cargo de Nuit a donc subi un sort identique. Eh bien, le verdict sera limpide : c’est un bon cru. Jan Tutaj excelle dans l’art de raconter des histoires courtes, toujours édifiantes, tendres, acerbes ou franchement drôles et à l’instar de ses précédentes œuvres, on retrouve sa verve délicieuse.
Encore une fois, Jan a changé de compagnie. Il a abandonné les MD-83 pour repartir sur ATR dans une compagnie dont l’essentiel du travail consiste à transporter du fret nuitamment. Pour l’aviateur, c’est une nouvelle ambiance, de nouveaux collègues à découvrir, un nouveau pan d’un métier qui se renouvelle sans cesse. Mais pour autant n’allez pas croire que nous allons rester 180 pages assis sur le « jump-seat » du « biturboprop ». Oh que non ! Que serait un « Tutaj » sans son Bücker et sa guitare, ses portraits acides ou tendres de collègues, ses anecdotes, parfois ahurissantes, puisées dans une carrière longue et mouvementée.
Jan Tutaj parvient à nous faire rêver, sourire, avec son quotidien qui n’est pas pourtant pas fait que de grands moments. Et le fait de ne pas occulter les périodes les plus difficiles de ce boulot n’est pas le moindre des mérites de ces histoires très enlevées.
Cependant, en dépit du plaisir que nous avons pris à lire Cargo de nuit, nous ne pouvons nous empêcher d’y trouver un défaut terrible : c’est bien trop court !!!
Frédéric Marsaly
192 pages, 13 x 20 cm, couverture souple