Aujourd’hui, à l’heure des appareils photo numériques et des réseaux sociaux, tout le monde se sent photographe. Mais ce qui diffère un passionné talentueux d’un professionnel, c’est que ce dernier doit en vivre et proposer des images inaccessibles aux autres.
Rémy Michelin est une de ces signatures « pro » bien connues en aéronautique, et ce n’est pas dû au hasard, puisque ses images sont utilisées par les plus grands groupes aéronautiques européens et que ses livres savent toucher le public bien au-delà des seuls passionnés d’aéronautique. Pour ça, une seule recette, du talent, du travail et… encore du travail !
Mais le travail ne suffit pas ; il faut aussi parfois le petit coup de chance qui fait que l’on tombe sur les bons pilotes au bon moment pour faire « LA » photo, et qui fait que l’on va éviter le petit pépin technique insurmontable qui va mettre par terre un vol prévu de longue date.
Tout ceci, l’amateur de photo ne va pas le savoir, le cliché étant juste la représentation du moment « juste » et le photographe est souvent frustré de ne pas pouvoir expliquer à quel point il est content de son image, aboutissement réussi de parfois très longues et difficiles démarches.
C’est ce que raconte ce petit livre justement baptisé Carnet de Vol d’un photographe. Dans cet ouvrage de taille modeste, Rémy a fait un choix parmi ses images les plus marquantes et raconte comment il est parvenu à saisir un instant magique, étonnant, incroyable ou terrible. C’est l’occasion de se pencher sur son quotidien pas toujours simple, et pour lui, de rendre hommage aux pilotes qui ont activement participé à la réussite de ses plus belles photos.
Mais un métier n’est pas fait que de succès et Rémy raconte aussi, par le texte et l’image, ses échecs les plus cruels. Et en trente ans, il y en a connus… Il faut vraiment saluer la modestie de l’auteur de ne pas s’être contenté de donner dans l’autosatisfaction.
Si vous aimez la photographie, mais aussi les histoires amusantes d’aviation, vous serez gâtés par ce très joli livre, touchant et sympathique dont le seul point faible semble être le choix discutable, pour le texte principal, d’une police de caractère qui ne sera peut-être pas au goût de tous ; rien de bien grave donc finalement.
Cet ouvrage est l’illustration du fait que les très belles photographies se doublent souvent de très belles histoires humaines.
Frédéric Marsaly
120 pages, 25 x 23 cm, 700 g, couverture cartonnée
imprimé sur papier Condat mat 170 g/m2
Avec l’aimable autorisation de
© Air Photographique
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