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Catalina mon amour

Callixte

Début 1968, pour la France, c’est l’ère d’une révolte étudiante… et d’une révolution technologique : l’État s’apprête à tester sa première bombe thermonucléaire. Le SDECE est sur la brèche et envoie un lot de barbouzes contrer les éventuels espions étrangers. Dans le lot, Gilles Durance et son équipe, qui vont assurer des « vols touristiques » en Polynésie… et en profiter pour tenter de savoir ce que sont devenus des rapports top secrets dérobés quelques mois plus tôt.

Comme pour Le bombardier blanc, qui avait inauguré la série, Callixte utilise un contexte historique précis pour faire naviguer ses héros dans une histoire complexe : outre les essais nucléaires, la sécurité des populations locales et les dilemmes des militaires soumis au secret sont au cœur du scénario, ainsi que les luttes politiques de John Teariki et Francis Sanford. Plusieurs intrigues secondaires viennent s’ajouter, comme l’évolution du transport aérien dans les Tuamotu et, dans un registre plus léger, les relations sentimentales des héros.

À ce sujet, les femmes ont cette fois un vrai rôle : certes, Viviane est surtout un élément perturbateur, mais Caroline et Miss Sally ont une importance majeure dans l’intrigue et même les épouses des héros se permettent de faire entendre leur voix. Cela s’inscrit dans un rehaussement général du scénario : tous les personnages ont un peu plus de dilemmes et de substance que dans le précédent opus. Le cœur de la recette reste toutefois un récit d’aventures aériennes, riche en suspense haletant et en rebondissements effrénés.

C’est prenant et agréable, mais une question s’impose : n’aurait-il pas mieux valu faire deux albums ? La densité du récit nuit à la lisibilité de certaines planches, comme la page 29, ses treize cases et sa petite trentaine de phylactères. Certes, on ne risque pas de s’ennuyer, mais le dessin aurait mérité de prendre un peu plus d’aises.

Car sur le plan graphique, Callixte montre une nouvelle fois sa maîtrise : son style classique s’accorde parfaitement à l’époque décrite, les scènes d’action sont dynamiques et efficaces et les amateurs seront séduits. Le Catalina est présenté sous tous les angles, à l’intérieur comme à l’extérieur, et les amateurs d’appareils anciens se régaleront aussi bien de Breguet Alizé que de Short Sandringham. Les plus observateurs s’étonneront également de la très belle carte d’approche moderne (sans doute celle de 2013) en page 32, mais de toute manière cette scène est anachronique : l’aéroport de Ua Pou n’existait pas en 1968 !

En résumé, ce deuxième volume propose un scénario plus soigné que le précédent, tout en conservant un agréable aspect « récit d’aventures des années 70 ». De quoi séduire à coup sûr les amateurs des Buck Danny et des Chevaliers du ciel d’antan, à qui quelques clins d’œil sont d’ailleurs adressés.

Franck Mée


48 pages, 23,5 x 31,5 cm, relié couverture cartonnée


Les albums de la série Gilles Durance


Catalina mon amour
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Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet

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Éditions Paquet

ISBN 978-2-88890-751-0

14 €