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Coup de cœur 2014 |
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Le CEAM n’est pas un thème facile et très peu de publications lui ont été consacrées. C’est donc avec avidité et beaucoup de curiosité que j’ai découvert ce livre. Et je n’ai pas été déçu, c’est un excellent ouvrage ! D’emblée, ce livre est un pavé impressionnant : grande couverture cartonnée, plus de 300 pages d’un papier à fort grammage, une mise en page moderne avec de très nombreuses photographies très bien imprimées.
Lorsqu’on le feuillette superficiellement, son organisation surprend un peu car on saute d’un chapitre historique général à de la description d’avions, puis à des sujets d’organisation avant de revenir à d’autres avions puis retourner aux activités générales. En fait, la table des matières clarifie cela : le livre est essentiellement découpé en trois parties, la première consacrée à la période d’avant-guerre, la seconde à l’après-guerre, puis la troisième qui comporte les annexes. Chacun des deux premiers chapitres commence par décrire le fonctionnement du CEAM et son évolution durant la période considérée, avant de passer en revue les principaux avions dont le CEAM a établi les caractéristiques opérationnelles avant leur déploiement en unité, car c’est dans ce but que cette unité très particulière a été créée. La première période présente surtout les principaux chasseurs évalués par les personnels du CEAM : MS.405, Curtiss H-75, Dewoitine D.520 et même le Bf 109 capturé à l’époque. Les autres appareils ne sont que globalement évoqués, avec néanmoins un chapitre fort intéressant consacré au vol rasant, pour lesquels les Breguet Br.693 ont été largement utilisés. Il y a tout de même un grand absent : le LeO.451, alors que le CEAM avait pourtant constitué une escadrille d’évaluation à Reims, au même titre que celle du D.520 quelques mois plus tard. Cela étant, à part quelques petites erreurs dans les désignations (comme les accents sur le « e » de LeO et de Breguet), la présentation très propre et élégante de ce premier chapitre recèle de riches informations sur l’histoire de cette période.
Ce volet, déjà bien constitué, ne représente qu’une cinquantaine de pages. Il est surtout suivi par le cœur de l’ouvrage qui présente le CEAM de l’après-guerre, sur plus des deux tiers du livre. Là, à partir de son installation à Mont-de-Marsan toutes les activités et tous les métiers sont présentés, le tout richement illustré de photographies souvent très rares et de bonne qualité. L’utilisation des bords flous et l’intégration du texte ne nuit pas à la qualité des illustrations. Le tout est accompagné de nombreuses anecdotes et de témoignages sous forme d’encadrés. Un chapitre est même consacré à Élisabeth Boselli et à la remise de la Légion d’honneur à Joséphine Baker. Puis ce sont à nouveau les avions évalués qui sont passés en revue de détail : d’abord les chasseurs et les avions d’entraînement à la chasse, allant de l’Ouragan jusqu’au Rafale, puis ceux de transport et de liaison, suivis des hélicoptères et, pour finir, les drones. Des compléments sur les matériels et moyen terrestres, ainsi que les parachutistes d’essais complètent cette période, avec une importante évocation du rôle du CEAM dans le déploiement de la dissuasion nucléaire suivie de la conclusion sur la situation actuelle du CEAM. Enfin, les annexes répertorient tous les commandants successifs, présentent l’évolution des personnels et de la flotte du CEAM, sans oublier les personnels morts en service.
Voilà un livre bien plus riche que ce à quoi je m’attendais lorsque j’ai appris sa parution. C’est vraiment une excellente surprise. Du très beau travail sur un sujet vaste et complexe, richement illustré et passionnant à découvrir.
Philippe Ricco
328 pages, 24 x 31,7 cm, couverture souple
Illustrations : Patrick Mallet
Préfaces :
Général d’armée aérienne Denis Mercier, Chef d’État-Major de l’Armée de l’air
Général de brigade aérienne Richard Reboul, Commandant le CEAM
Avec l’aimable autorisation de
© Histoire & Collections
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