Cent ans d’aéronautique au Val de Gally est un survol historique des terrains d’aviation situés à l’ouest de Versailles, ceux de Bois-d’Arcy – Saint-Cyr Haut (aujourd’hui disparu), de Saint-Cyr-L’École, de Beynes et de Chavenay, et autres lieux.
Ainsi sont relatés les tentatives discrètes de vol du génial brésilien Santos-Dumont en 1906, depuis un étang asséché de Bois-d’Arcy, jouxtant le château de Versailles. Jusqu’alors expert en ballons et dirigeables, il s’acharna à construire de drôles de machines entoilées, cassant du bois en essais infructueux jusqu’à ce qu’un moteur Antoinette de 24 chevaux consente enfin à faire décoller son Aéroplane N° 14 bis, lui offrant le ciel et la célébrité.
De Bois-d’Arcy à Saint-Cyr haut, puis bas, il ne fallut qu’un pas pour créer en 1909 le premier terrain d’aviation militaire doté de deux aéronefs Wright précédant les Farman, Voisin et Blériot. D’ici aussi décollèrent vers 1920 les tous premiers planeurs Avia, lancés au sandow avant d’être treuillés puis remorqués, suscitant les vocations et l’intérêt de mécènes comme Henry Deutch de la Meurthe. Il permit en 1911, sur le site de Saint-Cyr Haut, la création d’un Institut Aérotechnique (IAT) dépendant du CNAM et toujours actif aujourd’hui.
Saint-Cyr fut aussi un site d’aérostation avec la création dès 1909 de la société Zodiac, fabrique de dirigeables, et d’un centre de formation des aérostiers. Ils formèrent avec l’IAT et la base avion un pôle unique de machines volantes de tout type. Ballons, dirigeables et cerfs-volants donnent lieu à de très belles pages superbement illustrées. Civils et militaires s’y croisent, y compris ceux de l’Aérostation Maritime, dont Saint-Cyr fut longtemps une base importante.
La vie des aéroclubs résidents, racontée avant et après guerre, permet de croiser quelques sourires célèbres comme ceux de Jean Mermoz ou de Jacqueline Auriol qui y apprit à piloter, ainsi que les photos de planeurs et d’avions aux lignes de plus en plus profilées.
Le terrain de Beynes où furent établis de nombreux records de vol à voile, se souvient encore des premiers avions Mudry et du célèbre CAP 10 qui y fit ses premiers vols. Chavenay-Villepreux, où furent un temps assemblés certains Caudron, partage encore son destin entre avions et planeurs, en essayant de faire face aux problèmes de nuisances sonores.
Les aviateurs et aviatrices natifs des lieux ou ayant marqué de leur passage, comme le père Dorme, ouvrent un intéressant chapitre, avant que la conclusion ne pose la problématique de ces terrains en région parisienne, très convoités par les projets immobiliers.
Ce livre regroupe de nouveaux et passionnants témoignages glanés par les membres de l’association « Fontenay d’Hier à Aujourd’hui ». Il est aussi le fruit d’un méticuleux travail historique de recherche dont l’iconographie superbe aux nombreux inédits comblera les amateurs et passionnés d’histoire aéronautique. La qualité et la clarté de la présentation de cet ouvrage collectif éclairent d’un jour nouveau l’étonnante et prestigieuse aventure de ces aérodromes de l’Ouest parisien qui furent le berceau de notre aviation.
Richard Feeser
184 pages, 215 X 304 mm, couverture cartonnée
Nombreuses photos couleur et noir et blanc
– Préface de Gérard Feldzer, directeur du Musée de l’Air et de l’Espace
– Grand Prix de l’Aéro-Club de France 2009