Sous un format à l’italienne qui se révèle parfaitement adapté à son contenu, Mickaël Simon prouve une nouvelle fois que si le sujet est aéronautique, et qu’il a pour cadre Cherbourg, ou la péninsule du Cotentin, il est l’homme de la situation. Avec une écriture fluide, une présentation claire et sobre, il relate ici quatre mois au cours desquels la Préfecture Maritime de la Manche et son port font l’objet d’attaques aériennes de la Royal Air Force. Il relate donc avec force détails la vingtaine de raids, autant du côté de la R.A.F. que des occupants allemands, et bien évidemment des civils qui en sont souvent les victimes.
Il s’est appuyé sur deux sources iconographiques de grande valeur, une d’origine française et l’autre allemande, et là où d’autres n’auraient publié qu’un album de photographies anciennes et quelques clichés récents, façon avant – maintenant, il a cherché à comprendre le déroulement des missions de bombardement. Complémentaires, ces deux documents sont aussi complétés par des coupures de presse d’époque, des traductions de rapports de mission ou de combat, et le résultat de la consultation de différentes archives, en particulier les archives nationales britanniques à Kew.
Le résultat s’avère brillant. Si à la lecture des pages on peut s’étonner de ne pas trouver les noms des victimes civiles, ce n’est pas un oubli, mais un choix de les rassembler dans l’annexe 2. L’annexe 1 est la liste chronologique des 20 raids subis par la ville et la péninsule en 1941, l’annexe 3 listant les missions de reconnaissance pour la même période. Pour compléter l’année, deux opérations indépendantes, mais toutes deux aux résultats tragiques pour la population du secteur, font l’objet des annexes 5 et 6. Abréviations et glossaire, sources et bibliographie et les remerciements d’usage concluent cet ouvrage rondement écrit. Tout au plus certains voudront connaitre plus de détails (les pilotes de missions de reconnaissance, les équipages des bombardiers) mais cela aurait augmenté la pagination, et impacté le prix de vente.
La précision et la clarté de son texte et les 180 illustrations sont les grandes forces de ce livre qui montre encore une fois la différence entre les impressions de réussite d’un belligérant, parfois correctes, et la triste réalité vécue par la population française, lorsque que les bombes alliées tombaient sur son territoire.
Jocelyn Leclercq
186 pages, 20 x 25,8 cm, couverture souple
0,620 kg