Coup de cœur 2011 |
Attendu depuis quelque temps déjà, sa sortie ayant été retardée, le travail d’Alain Rabiller (un habitué des Aeroforums) arrive enfin, et le résultat est bien à la hauteur de ce que nous envisagions. Grand connaisseur de la question (membre des associations nantaises Les Aéroplanes et L’Aéroscope), l’auteur y travaille en effet depuis de nombreuses années.
C’est là une somme d’informations nouvelles (ou peu connues), mais aussi c’est un bel ouvrage très bien illustré de clichés le plus souvent inédits (parfois améliorés d’effets graphiques intéressants) et de profils couleurs de l’auteur lui-même (lesquels auraient d’ailleurs mérité d’être davantage mis en valeur).
Grâce à un plan globalement chronologique en dix chapitres, le livre couvre l’ensemble de la période allant de 1908 à 1940, depuis les premières constructions d’aéroplanes par une poignée de pionniers plus ou moins avisés jusqu’à la débâcle de juin 1940. Mais l’auteur a su aussi rompre ce plan par des abords thématiques nécessaires. Il aurait été en effet dommage de négliger certains aspects de l’histoire de l’aviation nantaise, comme par exemple les industries, pour se limiter à la seule activité des aérodromes.
Le reproche qu’on pourrait faire à l’auteur (mais il est bien maigre par rapport à la qualité générale de l’ouvrage) c’est de n’avoir pas toujours su choisir entre « histoire de l’aviation à Nantes » et « histoire des Nantais dans l’aviation ». Ainsi, dans le chapitre consacré à la Première Guerre mondiale, il ressert des biographies de quelques aviateurs connus (Heurtaux, Coiffard etc…) ce qui nous éloigne du thème initial sans rien apporter de bien nouveau. Il aurait été peut-être plus judicieux de les traiter, comme pour la campagne du GAO 511, parti de Nantes en 1939 ; à savoir par une annexe en fin d’ouvrage. De plus, cela aurait également évité que celle-ci ne se retrouve un peu seule en fin d’ouvrage.
S’appuyant sur des publications récentes et de qualité (ce qui n’est pas toujours le cas des monographies d’histoire locale ou régionale) mais aussi sur un vrai travail de fond en archives, dans la presse, auprès de familles et de survivants, l’auteur a sans doute fait là l’ouvrage définitif sur la question. Il sera en effet bien difficile à l’avenir d’y ajouter grand-chose de nouveau, sinon évidemment quelques points de détails.
On peut regretter que le prix (42 €) risque de faire réfléchir certains lecteurs a priori intéressés (d’autant que la « région de chalandise » est relativement restreinte). Ce serait dommage car la qualité de la présentation implique évidemment un certain coût. À ceux-là nous disons : pensez à votre Noël ! Faites-vous plaisir.
Thierry Le Roy
272 pages, 21 x 39,7 cm, relié couverture rigide
Coup de cœur 2011