Fin du printemps 1941. La Syrie et le Liban, sous mandat français depuis 1920 et protégés par l’Armée du Levant, sont envahis par les Alliés. L’armée française régulière se trouve donc opposée aux forces françaises libres, les Morane-Saulnier MS.406 et Dewoitine D.520 affrontant des Hawker Hurricane et des Curtiss Tomahawk britanniques pilotés par des compatriotes.
C’est dans ce contexte que Philippe Pinard poursuit l’histoire de ses frères ennemis, désormais opposés — le noble de Tournemire restant fidèle à la France officielle tandis que le communiste Marceau a rejoint les gaullistes. À son habitude, il propose un récit sérieux, documenté et porté par des dialogues très « écrits ». Il agrémente ce fond solide de quelques rebondissements un peu artificiels (quelle était la probabilité que les deux héros soient justement amenés à s’affronter dans les premiers jours de la campagne de Syrie et, plus fort encore, que le vaincu soit suffisamment proche de la base du vainqueur pour y être directement amené par les autorités ?) et les esprits chagrins pourraient regretter que les Australiens et Indiens soient un peu délaissés, mais nous saluons l’évolution des personnages et le retour d’un rythme assez agréable, les pages de dialogues alternant avec des planches d’action épurées.
Dessin et couleurs d’Olivier Dauger restent fidèles aux codes établis dans les précédents volumes : une ligne claire presque « jacobsienne » par moments, une mise en couleurs très traditionnelle qui s’offre tout juste quelques dégradés modernes, des cadrages dynamiques et une utilisation ponctuelle de filés pour faire respirer les scènes aériennes. L’ensemble est ainsi d’un classicisme absolu, mais également d’une maîtrise irréprochable.
Un peu plus équilibré que le précédent Cocardes en flammes, ce troisième volet est donc dans l’ensemble fort réussi et attire l’attention sur une bataille souvent oubliée, qui opposa Français et Français.
Franck Mée
56 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
Les albums de la série Ciel de guerre
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet
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