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Ciel en ruine [4]

Piège en Poméranie
Philippe Pinard – Olivier Dauger

Le volume 3 de la diabolique collection Ciel en ruine laissait Nikolaus dans une posture qui pouvait s’avérer délicate. Nous le retrouvons avec son Me 262 posé sur le gésier dans un champ enneigé, sans trop de blessures certes, mais nous nous doutons bien que les personnages qu’il va rencontrer n’ont rien à voir avec le Père Noël : tankistes soviétiques, soldats de la Légion Charlemagne, militaires de la Heer… On se demande qui est le plus dangereux pour Nikolaus qui, comme par hasard, retrouve Fisto, le chien parlant à l’identité troublante. Quelle sera sa fin ? Pulvérisé par un obus ? Perdu dans la campagne de Poméranie ? Mort de froid ? Pendu comme pillard ? Abattu par un Yak ? Fisto semble bien veiller sur lui.

Encore une fois, le trait en ligne claire d’Olivier Dauger (peut-être est-il ensorcelé ?) génère un climat ambigu, comme si avec des cieux si bleus et une neige si blanche personne ne pouvait vraiment mourir. Le visage poupin, presque enfantin, de Nikolaus semble le protéger dans cet effondrement apocalyptique, et tranche avec le climat oppressant et inquiétant qui règne alentour. La Poméranie en hiver, ce n’est pas tout à fait un endroit idyllique.

Le scénario de Philippe Pinard est redoutablement efficace, fort bien ficelé, avec un étonnant sens du rythme : Nikolaus a le don pour tomber de Charybde en Scylla. Et lorsqu’il n’est pas en danger, il échange avec Fisto des propos qui n’ont rien de bien rassurant. Cet album est passablement « terrestre », mais Nikolaus finira par retrouver un Messerschmitt Me 262 avec lequel il retournera au combat.

Décidément, cette bande dessinée a le don de tenir en haleine : présence d’anecdotes étonnantes mais apparemment véridiques (combat contre les P-47), scénario et dessins très documentés (décollage des Me 262 avec fusées d’appoint), présence du fantastique avec le « chien de l’enfer » Fisto… Tout cela s’entrechoque et finalement s’harmonise. Après tout, nous avons eu les trois tomes précédents pour nous acclimater et nous serions étonnés que le chien Fisto ne parle pas. Cet album nous laisse sans pitié dans l’attente du suivant : Eden Hotel qui clôturera ce cycle. Comment cela va-t-il finir ?

Philippe Ballarini


48 pages, 23 x 31,5 cm, relié couverture cartonnée


Les albums de la série Ciel en ruine


Ciel en ruine [4]
Ciel en ruine [4]

Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet

Ciel en ruine [4]
Ciel en ruine [4]

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Éditions Paquet

ISBN 978-2-88890-363-5

13,50 €