Capturée dans le tome précédent, Louise est envoyée à Dora, où elle va travailler sur la nouvelle fusée V2. Rapidement contactée par les services d’espionnage britanniques, elle doit naviguer entre le sadique directeur du camp Kroll, le responsable scientifique Von Braun, les autres prisonniers et les infiltrés alliés, afin de mettre la main sur un gyroscope – pièce maîtresse du système de navigation des V2.
Pour reconnaître un scénario de Wallace, c’est simple. Prenez une situation où divers personnages sont dans le même bateau, avec un ennemi commun naturel qui représente le même danger pour tous. Si, au premier moment de tension, toutes les victimes se rendent mutuellement responsables et se promettent de s’entre-tuer, sans qu’une seule pense à rejeter la faute sur le méchant directeur du camp, alors vous avez affaire à un scénario de Wallace.
Le vilain a tué ma sœur, je vais donc logiquement diriger
ma rancœur contre une autre prisonnière plutôt que contre l’assassin.
Comme les précédents, ce tome est donc farci de rancœurs absurdes et de haines mal orientées. Il repose en outre essentiellement sur la capacité de Louise à devenir en quelques jours numéro 3 de l’équipe de Von Braun, tout en fomentant avec une espionne britannique au fil de pages de discussions que personne ne semble jamais surveiller. Et ne parlons pas du retour de Doug, apparemment seul homme de terrain de l’ensemble du SOE, qui revient donc comme par hasard sous la plus improbable des couvertures…
Agosto, Romanazzi et Formaggio, qui président aux destinées graphiques de la série, font toujours un excellent travail. Le dessin profite d’un superbe équilibre entre les codes des comics crépusculaires et ceux du réalisme franco-belge, tandis que les couleurs mettent bien en valeur le trait précis et expressif tout en rendant l’ambiance sombre des souterrains de Dora.
Il est d’autant plus dommage que l’auteur persiste à multiplier les hostilités gratuites et les rebondissements improbables. Le potentiel de la série aurait vraiment mérité un scénario à la hauteur de son graphisme.
Franck Mée
48 pages, 24,1 x 32 cm, couverture cartonnée
0,600 kg
La collection « Ciel sans pilote »
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr