Voici un livre pour le moins original consacré au mythique oiseau blanc qui, aujourd’hui disparu des cieux, continue à faire parler de lui… au moins par la voie de l’aérophilatélie, certainement l’une des dernières approches manquantes parmi l’abondante littérature consacrée au supersonique.
Yves Saint-Yves, qui publia voici quelques années déjà une Histoire des cents premiers pionniers de l’aviation française très orientée aérophilatélie, nous fait partager ici une petite partie de son imposante collection de timbres, vignettes, essais, plis et affranchissements consacrés au Concorde, tout cela avec la bénédiction des éditions Yvert & Tellier.
Ce cheminement à travers ces marques oblitérées devenues historiques vous mènera dans un monde très coloré, de l’avènement de la « bête » à sa fin prématurée à travers les événements marquants de la petite vingtaine d’appareils qui sillonnèrent la planète à travers des sillons très différents.
Même si la vignette affranchie au profil filiforme constitue le fil rouge de l’ouvrage, un récapitulatif rapide et précis de l’histoire de Concorde, signé François Rude, rédacteur en chef de la revue Icare et Commandant de bord de Concorde, excusez du peu, vient parfaire une connaissance qui ne saurait être totalement retranscrite par l’enveloppe. La liste des « qualifiés Concorde » ainsi que des personnels ayant participé aux essais complètent à bon escient l’ensemble. Par contre, un préambule consacré aux pionniers de l’aviation, s’il a le mérite de remettre au goût du jour les dernières parutions aérophilatéliques françaises concernant les débuts de l’aviation est cependant ponctué de quelques erreurs, certaines anodines comme l’orthographe de certains pilotes, mais au moins une autre qui l’est moins, car le brevet de pilote militaire n°2 fut attribué au Lieutenant René Pierre Marie de Malherbe et non pas à une certaine Marie de Malherbe, ce qui n’en fait pas « la » deuxième breveté féminine. Mais oublions cela.
Ce livre n’est pas un simple répertoire philatélique à l’effigie de Concorde, mais bien plus que cela c’est une vitrine vers des pièces quasi uniques pour certaines que nous donne à voir l’auteur. Pour preuve, des signatures prestigieuses de différentes personnalités aéronautiques, politiques de tous bords et religieuses qui furent des hôtes de marque de Concorde. On relèvera bien sûr les lettres signées André Turcat ou Edouard Chemel côté français mais également Brian Trubshaw ou encore Jean Batten côté britannique. Pour les philatélistes avertis, certaines épreuves jamais éditées pour cause … d’augmentation du tarif postal dans l’intervalle sont des raretés peu connues, comme ce 1F Poste Aérienne très connu de 1969 ( PA n°43 Yvert & Tellier ) qui devait initialement être diffusé en 1968 au tarif de 0,95F. De plus, quatre exemplaires d’une variante surchargé 50 F CFA ont été retrouvé très récemment. Voici quelques exemples parmi de nombreux autres qui donnent un aperçu de la valeur de la collection qu’Yves Saint-Yves nous fait partager.
En résumé, un bon ouvrage spécialisé aérophilatélique, qui pourra servir de point de départ à tout passionné, jeune ou moins jeune, comme piste d’envol à la recherche de l’histoire de Concorde mais surtout des hommes et des femmes qui en firent l’histoire et pourquoi pas, susciter un « ZEHST* » de vocations pour un prochain supersonique !
Thierry Matra
* ZHEST : Projet EADS signifiant Zero Emission Hyper Sonic Transportation et devant atteindre … Mach 4 !
80 pages, 21 x 28 cm, couverture souple dos carré
Préface de François Rude, rédacteur en chef du magazine Icare
Préface de Bertrand Sinais, de l’Académie de philatélie
Avec l’aimable autorisation de Yves saint-Yves
Avec l’aimable autorisation de Yves saint-Yves