Ils ne sont pas nombreux, ceux qui, dès le mois de juin 1940, ont dit non à la défaite et ont décidé de continuer la lutte contre l’ennemi, l’armée allemande qui avait à cette date tous les aspects de l’invincibilité.
Si aujourd’hui, l’épopée des FAFL évoque inévitablement les combats des Spitfire au-dessus de l’Angleterre et de la France, et les Yak du Normandie en URSS, c’est pourtant en Afrique que les premiers aviateurs libres ont connu leur baptême du feu, si on fait exception des quelques aviateurs français à prendre part à la Bataille d’Angleterre dès juillet 40.
Aviateurs français, mais aussi Belges, et ce n’est pas le moindre des mérites de ce petit livre que de ne pas les avoir omis.
Après avoir évoqué le recrutement de ces troupes, leur formation, leurs motivations, leurs qualifications, et les mesures engagées par le gouvernement de Vichy pour empêcher ces « désertions », l’auteur relate, avec une précision exemplaires, les missions entreprises par cette armée en devenir, au-dessus de l’Afrique, de Dakar à l’Egypte, mais aussi en Crète et à Malte.
Ces combats les opposèrent aux forces italiennes et allemandes mais aussi, hélas, à leurs compatriotes. De même est-il fait état des quelques rares désertions de la France Libre vers Vichy : rien ne semble avoir été oublié dans cet exposé.
Ce récit expose tour à tour et en détail ces missions de chasse, de bombardement et de reconnaissance effectués, sans omettre non plus l’importance des vols de liaison et de transport.
Ce qui ne pourrait qu’être qu’une simple chronologie d’exploits et de drames, comporte néanmoins de nombreuses considérations politiques, diplomatiques et stratégiques ou tactiques qui viennent compléter l’exposé, de même quelques anecdotes illustrent ce remarquable historique. L’iconographie, bien que ne constituant pas le principal intérêt de l’ouvrage, est cependant composée de photos souvent rares ou inédites.
Les annexes sont fournies, liste complète des évasions, liste des pertes humaines, chronologie des évènements, une bibliographie importante, quelques données sur les avions impliqués dans ces opérations, la filiation des unités, et un index des noms cités, très pratique.
À l’instar de la couverture signée Paul Langellé, ce livre est d’une sobriété rare, mais cette présentation ne doit pas faire oublier que c’est à ce jour l’étude la plus complète publiée sur cette partie méconnue de la France Libre. Le fait d’avoir également pensé à y inclure les aviateurs belges renforce l’intérêt de cet ouvrage pertinent, d’une lecture agréable de surcroît.
Assurément, une réussite complète.
Frédéric Marsaly
290 pages, 14,5 x 22 cm, couverture souple
0,560 kg