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Coup de cœur |
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La première impression à l’ouverture du livre est bonne. Sous une couverture cartonnée, on découvre 250 pages de grand format et d’un papier de bonne qualité, qui sert bien l’iconographie du volume. Cette dernière est riche, et constitue à mon sens le premier bon point du livre. Elle illustre le texte de façon adéquate et montre le visage des nombreux « sans-grade » autant que celui des pilotes célèbres.
En général, pour les livres consacrés à des unités non françaises, il faut immanquablement lire dans le texte en anglais ou en allemand, ce qui n’est pas donné à la majorité des lecteurs francophones. Ne boudons donc pas la chance de pouvoir lire l’activité quotidienne au cours de l’année 1941 des pilotes de la célèbre escadre « Richthofen ».
Stationnée en Bretagne, en Normandie, dans la Somme et le Pas-de-Calais, sans compter l’écolage à Cazaux, la Jagdgeschwader 2 a toujours intéressé les Français, intérêt renforcé par l’aura d’un nom prestigieux et par la pléthore de pilotes très connus qui ont servi en son sein.
La lecture est facile ; j’ai avalé un tiers du livre sans mal en environ deux heures. Les deux auteurs ont laissé la part belle aux récits des combattants, les agrémentant sans surcharge de détails techniques.
Quand il existait, j’ai beaucoup apprécié l’effet de miroir entre Luftwaffe et Royal Air Force, par exemple entre les souvenirs du Belge Jean Offenberg avec ceux de son adversaire allemand du 5 mai 1941. Certes, l’exercice qui consiste à tenter de faire coïncider les revendications de victoires et les pertes de chaque camp est périlleux, et Erik Mombeeck et Jean-Louis Roba ont su éviter le piège de la spéculation, d’autant plus que les revendications des pilotes de la JG 2 sont souvent peu renseignées en terme de localisation géographique.
J’ai regretté cependant que certaines batailles aériennes ne soient pas étudiées davantage, comme la perte du Kommodore Balthasar le 3 juillet 1941. Aucune piste sur son probable vainqueur n’est proposée. (le S/L Robinson du Squadron 609 me paraît un bon candidat). L’équilibre est bon entre le texte et les photographies, positionnées au bon endroit dans la chronologie des événements. J’ai trouvé la présentation des revendications de victoires dans les encarts grisés peu commode, car chacune est répartie sur deux lignes. C’est moins pratique pour les comparer entres elles quand elles sont nombreuses, tandis que les pertes figurent en annexe à la fin de l’ouvrage. L’impression de certaines pages de cette annexe montre également des défauts (dus à l’imprimeur ?).
L’index onomastique se révélera particulièrement utile à l’usage, lorsqu’on reviendra vers ce livre pour relire un passage particulier, ou revoir les actions d’un pilote.
Certes l’ouvrage peut paraître onéreux, d’autant plus qu’on voudra compléter la collection (quatre volumes sont prévus). La qualité du travail accompli tant au niveau du texte que des illustrations et la rareté d’un historique d’unité de la Luftwaffe en langue française vaut bien quelques sacrifices.
Jocelyn Leclercq
252 pages, 21 x 29,7 cm, relié
– Coup de cœur 2008 des aérobibliothécaires
– Les autres titres de la collection « Dans le ciel de France : Histoire de la JG2 Richthofen »