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Dassault, l’homme au pardessus (film)

Olivier Guignard

Dans la lignée des « biopics » devenus de plus en plus nombreux sur nos écrans, ces films retraçant un épisode ou l’intégralité de la vie d’un personnage ayant marqué l’histoire, Arte nous propose de retracer celle de l’avionneur Marcel Dassault. L’initiative est originale et mérite d’être relevée sur notre site d’amateurs d’aéronautique.

La trame du film tourne autour d’une histoire d’espionnage : les Américains, mécontents de perdre des marchés internationaux face aux avions Dassault, diligentent une enquête approfondie pour comprendre comment ce diable d’homme parvenait à réaliser de meilleurs avions qu’eux. C’est l’occasion d’évoquer les débuts de carrière de Marcel Bloch, ses premières productions, les nationalisations, ses démêlées avec l’autorité dans un contexte de plus en plus ouvertement antisémite, jusqu’à son emprisonnement dans le terrible camp de Buchenwald. Puis, après la Libération, alors que son changement de nom lui rouvre les bonnes portes, l’enquête tente de montrer la brillante réussite de Marcel Dassault dans le développement d’une nouvelle société résolument tournée vers les technologies de pointe, le présentant fabriquant de beaux avions aux performances remarquables, le tout avec des équipes réduites mais brillantes et motivées. Ce prétexte permet d’évoquer de nombreux aspects de la personnalité de Dassault : ses relations avec ses proches, notamment Vallière, avec les syndicats ou les partis politiques, ses envies dans le cinéma ou la presse… On relèvera pourtant un absent important de cette distribution : l’ingénieur Henri Déplante.

Denis Lavant nous livre une interprétation plutôt crédible de l’avionneur, marqué par certains épisodes difficile de son existence, mais éternel jeune homme enthousiaste dès qu’il s’agissait de vanter les mérites de ses avions. Il n’en est pas toujours de même de certains rôles secondaires.
Rappelons qu’il s’agit là d’un téléfilm, non d’une grande production aux moyens hollywoodiens. Les séquences d’aviation sont limitées et, en l’absence d’avions Bloch dont aucun n’a survécu, les premières réalisations ne sont qu’évoquées par quelques photos maladroitement présentées. Un Yak fait une apparition pour évoquer un Bloch 152 dont l’accident serait à l’origine de la démission de Marcel de son poste de directeur de la SNCASO. Cet épisode n’est pas historiquement très juste. Néanmoins, le résultat reste représentatif d’un état d’esprit, malgré quelques épisodes « arrangés » comme celui-ci.
Pour les avions d’après guerre, les images d’archives glissées par moments montrent des avions en construction ou en essais, agrémentés de vues au sol d’exemplaires d’Ouragan, Mystère IV et Mirage III préservés. Néanmoins, on s’amusera de la vision un peu enfantine de la manière dont on conçoit un avion. Il faut garder à l’esprit que le sujet n’est pas centré sur l’aviation, mais avant tout sur un personnage parfois presque excentrique, présenté sous une facette toujours attendrissante. Le film s’achève après le rocambolesque enlèvement de sa femme Madeleine, suivi d’un dernier clin d’œil sur l’ouverture de Dassault vers l’aviation d’affaire.

Philippe Ricco


Couleur, 91 minutes

Dassault, l'homme au pardessus (DVD)
Dassault, l’homme au pardessus (DVD)

Avec l’aimable autorisation des
© Productions JEM

Dassault, l'homme au pardessus (DVD)
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Dassault, l'homme au pardessus (DVD)
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Dassault, l'homme au pardessus (DVD)
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